mardi 30 décembre 2008

Magnifique carte du Plo de Grâve sur laquelle on peut voir, près de l’hôtel Julia, la diligence ou malle-poste à impériale tirée par des chevaux. Nous sommes à la fin du 19ème ou au tout début du 20ème siècle. On peut apercevoir sur la droite un tas de petites pierres concassées servant à améliorer l’état de la route ; les automobiles pourront bientôt circuler et le petit train électrique cahoter vers Revel. Beaucoup plus tard s’installera ici, après la succursale du Plateau Central, la laiterie de l’Auvergnat Manhès


Jusqu'au commencement du 18ème siècle, les lieux de sépulture ne manquaient pas à Dourgne.

C'était d'abord le cimetière de St Stapin contournant la chapelle actuelle et abandonné en 1699. Les dernières sépultures dans ce cimetière furent très rares à partir de 1681; ainsi, de 1690 à 1732, je (H. Roque) n’en trouve que deux. La dernière est celle d’un enfant, Jean SILVESTRE, âgé de 5 ans, et datée du 26 mars 1732.

La chapelle de St Stapin, ou vieille église St Pierre, avait ses tombeaux, dont on usa jusqu'à 1732, année où il y eut cinq inhumations.
La dernière inhumation est celle de Joseph BERT, âgé de 34 ans et datée du 5 juin 1732.
L'église actuelle avait 43 tombeaux dans la nef, au moins un et parfois deux dans chacune des chapelles, et le presbytère, sanctuaire, pour la sépulture des prêtres: du 1er janvier 1668 au 31 décembre 1778, dernière année des inhumations dans l'église, il y eut: 588 dans la nef, 87 dans les chapelles et 11 prêtres dans le presbytère.

Le cimetière de St Antoine paraît ne remonter qu'à 1650, année où l'église actuelle devint église paroissiale.

Quand les cimetières de St Stapin et de St Hippolyte furent abandonnés et qu'il fut interdit d'inhumer dans les oratoires publics, le cimetière de St Antoine devint le seul cimetière paroissial.
Manifestement trop petit, et surtout trop peu respecté par quelques voisins, on ne tarda pas à déposer de nombreuses plaintes toujours très motivées, qui amenèrent l'autorité municipale à demander l'ouverture du cimetière actuel.
Dans les premières années, ce cimetière dut être bien négligé comme entretien, puisque l'évêque de Lavaur, en tournée pastorale à Dourgne, se vit obligé de l'interdire. Cette interdiction, qui dura du 10 décembre 1673 au 1er janvier 1681, ne fut levée que le jour où les aménagements les plus urgents furent exécutés.
On ne se hâtait point de faire les dépenses nécessaires parceque les principales familles avaient leur tombeau dans les églises.
Il est très instructif, lorsque toutes les archives de la commune sont fermées, de se promener dans le cimetière et de regarder les noms inscrits sur les tombes. On y retrouve des noms de familles aujourd’hui disparues, des dates, des fonctions, toutes sortes de renseignements utiles et souvent très intéressants.

En voici quelques exemples:

- Famille Joseph JAURES:
Marius Jaurès, mort le 17 avril 1922.
Joseph Jaurès, mort le 20 8bre 1918, Commandant dans la marine, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Jean Jaurès, mort le 18 janvier 1888.

- Famille RAUCOULES:
Henri Raucoules, Maire de Dourgne, Président du Conseil d’Arrondissement, Chevalier de Légion d’Honneur, mort le 7 septembre 1898.
Joseph Raucoules, Chevalier de Légion d’Honneur, mort le 23 juin 1939.
Jean Baptiste Raucoules, Chevalier de la Légion d’Honneur, mort le 6 juin 1934;

- Famille Docteur Auguste JAURES:
Docteur Auguste Jaurès, Chevalier de la Légion d’Honneur, Maire de Dourgne, mort le 23 août 1920.
Alexis Jaurès, mort le 18 juillet 1903.
Rose Jaurès née Chaïla, morte le 6 avril 1887.

- Famille ALBERT:
Jean Albert, Caporal au 80ème d’Infanterie, mort pour la France à Chalon sur Marne le 3 mai 1915 à 21 ans. Citation à l’ordre de la Division, Médaille Militaire, Croix de Guerre avec Palmes.

-Famille RASTOUL:
René Rastoul, Capitaine de Gendarmerie, Chevalier de la Légion D’Honneur, Croix de Guerre 14/18, 3 citations. Maire de Dourgne, Président des Anciens Combattants et du Secours Mutuel.

-Famille CARRIER:
Valentine Carrier née Fabre 1886- 1944. Sergent des FFI, maquis MTA6 de la Montagne Noire, fusillée par les Allemands le 15 Février 1944. Médaille de la Résistance Française.

Cet article finira l'année 2008, votre serviteur vous souhaite mille bonnes choses pour 2009, et vous donne rendez-vous l'année prochaine pour d'autres aventures à Dourgne, et d'autres histoires d'appareils photo.

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