mercredi 29 juillet 2009

Et oui, bonnes vacances à Dourgne!!!





Quelques cartes postales humouristiques, entre deux célébrations de St Stapin.

Saint Stapin de Dourgne ( de Massaguel aussi)...



Les reliques de St Stapin à Dourgne.

La découverte d’une relique, insigne de St Stapin, à la paroisse St Denis de la Croix Rousse à Lyon, fournit à Dom Romain BANQUET l’occasion de se dévouer pour sa paroisse natale et pour son glorieux protecteur, enfant de Dourgne et évêque de Carcassonne au VIIème siècle.

Dom Romain, non content d’obtenir un fragment considérable de relique, procura à celle-ci un magnifique reliquaire, don d’une personne généreuse, et tout fut prêt pour une translation solennelle à l’avant veille de la fête du saint le 4 août 1889.

Quatre moines bénédictins vinrent du monastère de Mottes pour porter la relique de Lempaut à Dourgne en procession. Mais leur voyage faillit être tragique.

Partis de Frèjeville pour prendre le train de Lacrémade, ils devaient y traverser l’Agoût sur la barque du passeur. Celle-ci, surchargée, manqua de chavirer. On était heureusement près de la rive, d’aucuns sautèrent à l’eau, celle-ci pénétra dans la barque et mouilla les autres. Ce fut tout, et au mois d’août on fut vite sec.

Seuls les bas blancs réglementaires des moines gardèrent la trace de l’accident.

Un chroniqueur anonyme en 1889.

Dourgne en habits de fêtes comme on ne l’avait jamais vu !

Nous entrons ainsi dans la ville de Dourgne, dont les rues nous apparaissent magnifiquement décorées. De longues guirlandes de buis, des colonnes revêtues de verdure, des couronnes de feuillage se multiplient à mesure que nous avançons.
Des oriflammes, des banderoles, des images du saint ornent les portes et les fenêtres des maisons.

Cette longue file de robes blanches se détache sur la verdure, ces cantiques enthousiastes, ces sons entraînants de la fanfare, ont mis toute la ville de Dourgne sur pied.
On peut à peine se frayer un passage pour arriver à l’église et ces flots de fidèles se précipitent, retenus un instant par les Suisses des différentes paroisses.
Quel beau spectacle de voir cette foule se massant avec ordre dans la nef dégagée de ses chaises, sur les gradins formant amphithéâtre, jusque dans la tribune!
Pas une place vide, malgré la chaleur vraiment suffocante.
Le soir, la ville offrait un spectacle magnifique. Toutes les rues et les maisons étaient illuminées, spontanément, avec un entrain vraiment remarquable.
Tout à coup, le rocher de l’Abbade, au sommet duquel s’élève la statue de Saint Stapin, s’est couvert de flammes.
D’innombrables fagots, illumination primitive, brûlaient autour de la statue et lui portaient l’hommage de nos montagnes.

Lors des fêtes de la St Stapin du 6 Août 1933, les choeurs paroissiaux firent entendre deux nouveaux cantiques à St Stapin, l’un composé par les moniales de Ste Scholastique, l’autre par un moine des Ecoles Chrétiennes qui a de nombreuses attaches familiales dans la commune.
En voici les refrains et les premiers couplets:

« Gloire au Saint de notre montagne » par les moniales bénédictines de Ste Scholastique de Dourgne:

Gloire au Saint de notre montagne,
Gloire à Saint Stapin !
Gloire à lui, que notre campagne
L’acclame sans fin !
-
Aujourd’hui Dourgne te proclame
Son Patron, son Père à jamais,
Tu vois les besoins de nos âmes,
Etends ton bras sur le Castrais.

« O Saint Stapin, notre espérance » par le frère Sébastien Auguste, des Frères des Ecoles Chrétiennes :

O Saint Stapin, notre espérance,
Implorez le pardon de nos iniquités;
Abaissez vos regards sur nos infirmités;
Prêtez l’oreille à l’humaine souffrance !
-
Grâce au zélé pasteur, au saint missionnaire
Dourgne possède enfin le célèbre trésor;
Et pour introniser le riche reliquaire
La contrée est debout dans un vibrant essor.

« Stapin que Dourgne honore » par l’Abbé BENNE (fondateur en 1872 de la Société de St Stapin), curé d’Escoussens, ancien vicaire de Dourgne, chanté lors de l’inauguration du piédestal de St Stapin sur le Quil:

Stapin que Dourgne honore
D’un culte solennel
Veille sur nous, ah ! veille encore,
Protège-nous du haut du ciel. (Bis)
-
A Saint Stapin, honneur et gloire,
Qu’ils éclatent nos chants d’amour;
Et pour célébrer sa mémoire,
Unissons-nous dans ce beau jour.
-
Salut ! Salut ! O mon sublime !
L’image de notre Stapin
Qui décore aujourd’hui ta cime
Du ciel nous montre le chemin.
...et voilà. Bonnes vacances à Dourgne.

mardi 28 juillet 2009

Et si nous parlions un peu de notre saint



La légende de St Stapin : (D’après Jean ESCANDE et son livre sur Les Escoussens )

« Ils étaient quatre frères qui, en des temps fabuleux, habitaient les environs de Dourgne: Macaire, Hippolyte, Ferréol, Stapin. Ces frères se jetaient des meules de moulins en guise de palets d’une montagne à l’autre. »

Et d’après les archives paroissiale de Dourgne:

« Ils firent un jour un repas auprès d’une fontaine et décidèrent que l’eau que l’on y puiserait le jour de la St Jean serait bienfaisante. » On peut supposer qu’ils firent leur repas près de la source du Baylou.

Etymologie du mot STAPIN: (D’après Bertrand de Vivies)

Stare: nom latin, se tenir debout sur ses jambes.
Espie: dérivé de estapo, indique une étape ou celui qui donne une étape.
Estapiner: dans le dictionnaire provençal de Mistral, sautiller d’un pied sur l’autre.

Trois étymologies intéressantes dans la mesure où elles touchent directement aux pieds dont St Stapin est chargé d’alléger les maux.

Sa vie :

Stapin serait né, dit-on, au début du VIIème siècle dans un hameau près de Dourgne appelé En Lanet. Ce hameau garde le souvenir de cette naissance au lieu-dit Les Mirgues ou Les Mourgues.
En effet au milieu des champs se trouve une parcelle de terre non cultivée que les gens du hameau appellent Lou Camp de Sant Estapi.

Là se trouve un puits en parti comblé dans lequel on venait autrefois chercher de l’eau car celle-ci était bonne pour les femmes qui voulaient être fécondes.
Stapin préfère la vie érémitique aux plaisirs de la vie courante et pour cela, il décide de vivre seul sur un plateau désertique appelé aujourd’hui Désert de St Ferréol.
Très vite sa popularité augmente, il est connu pour sa sagesse et surtout pour ses guérisons; l’histoire ou la légende nous dit qu’il guérissait les goutteux, mais aussi les infirmes et les malades de toutes sortes; on venait ainsi le consulter de très loin.

Au milieu de sa vie, peut-être vers l’an 685, il est sollicité pour devenir l’évêque de Carcassonne, cette idée lui fait peur, on vient jusqu’à Dourgne pour le chercher, il se cache alors dans les grottes de la région, notamment dans le Trou Cruzel.
On le décide enfin, mais il ne peut résister à l’attrait de ses montagnes qu’il vient revoir souvent. Sur son chemin, entre Dourgne et Carcassonne, il se repose à Ventenac, petit village de l’Aude qui le vénère encore aujourd’hui.
Il quittera son poste quelques années avant sa mort pour revenir dans les montagnes de Dourgne.

La légende des raisins de St Stapin:

A cette époque, nous raconte Théophile Azemar, « les Arabes avaient franchi les Pyrénées et établi leur camp en Septimanie, l’étendard vert du prophète flottant sur les murailles de Carcassonne, on vit alors une population désolée gravir les pentes méridionales de la Montagne Noire et se diriger vers la ville de Dourgne pour y revoir son pontife vénéré.

Emigrant d’Espagne, ils avaient apporté avec eux, les plantes et les fruits de leur pays: la vigne et le raisin. C’est grâce à leur industrie que la vigne remplaça sur nos coteaux les forêts séculaires.
Le souvenir de cette immigration s’est conservé jusqu’à nos jours, de tous temps, le 6 août, jour de la fête de notre saint protecteur, alors que dans nos contrées le fruit de la vigne est loin d’être mûr, l’on voit à coté du buste du pontife, une corbeille de raisins noirs venus du Bas Languedoc
.
Les enfants présentés par leur mère en détacheront quelques grains, après avoir fait un grand signe de croix et déposé une petite offrande dans le bassin disposé tout près à cette fin. »

Stapin mourut dans son pays à la fin du VIIème ou au début du VIIIème siècle.

Il est honoré en Languedoc, bien-sûr, mais aissi a Ahnée en Belgique, à Lyon en l’église de la Croix Rousse, à Milan, à Palerme et à Barcelonne; mais c’est à Dourgne et aussi à Massaguel, qu’incontestablement, Stapin est le plus vénéré depuis des siècles.

Le Pas du Sant.

Si vous marchiez clopin-clopant
De Dourgne passez le village
Jusqu’au rocher de St Stapin
Vous irez en pèlerinage
Baignez-vous pendant l’oraison
Et pour quelques oeuvres méritoires
Vous devrez votre guérison
Au Saint de la montagne Noire.

Eugène de PRADEL.
Poète du 19ème siècle.


A suivre...