lundi 7 décembre 2009

Un JAURES né à Dourgne

Par leurs actes, leurs métiers, leur attachement au village, ou tout simplement par le jeu du hasard de la vie, des hommes et des femmes se sont rendus « célèbres », et ont porté très loin et très haut le nom de notre ville, souvent malgré eux.
Sans distinction d’origine, sans hiérarchie, et surtout sans aucune considération politique, voici quelques personnages sortant de l’ordinaire dont l’action mérite d’être connue, un temps soit peu. Cette liste n’est surtout pas exhaustive et sera vraisemblablement augmenter au fil du temps.
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AUGUSTE JAURES

Il est né le 20 février 1847 à Dourgne et baptisé deux jours après avec comme parrain Auguste Chaïla et comme marraine Antoinette Veyrié. Ses parents, Antoine-Alexis JAURES et Rose-Elisabeth CHAILA sont propriétaires au village.
Son acte de mariage (archives de la commune.), nous indique qu’il épousa le 26 avril 1880 Rose-Françoise CAVAYE née le 9 février 1850 à Mazamet.
Il vécu à Dourgne où il était un médecin très apprécié. Il fonda à ce titre le Refuge ou « Maison d’Asile » en 1896, après avoir fait construire, en 1890, l’usine électrique.

Etat des Services:
- Garde nationale mobile de Tarn, médecin-aide-major stagiaire en 1870.
- Licencié le 7 mars 1871.
- Réserve de l’armée active, ambulance de la 16° Brigade de Cavalerie en 1875.
- Médecin-aide-major de 2° classe au 124ème R.T.I., 3ème Bataillon à Rodez en avril 1889.
- Rayé des cadres le 14 octobre 1893.
- Docteur en médecine de la faculté de Montpellier en janvier 1873.
a Auguste Jaures est l’auteur d’une thèse sur: « Diverses méthodes de traitement des rétrécissements du canal de l’urèthre et de leurs indications. »
Cette thèse fut présentée publiquement à la faculté de médecine de Montpellier le 6 janvier 1873.
Il fut aussi maire du village, Chevalier de la Légion d’Honneur. Il est mort à Dourgne le 23 août 1920.
A suivre avec de nouvelles figures de Dourgne...

dimanche 6 décembre 2009

Figures de Dourgne

THEOPHILE AZEMAR

Nous ne connaissons que très peu d’éléments sur la vie de Théophile AZEMAR, son père se nommait Barthélémy et est mort à Dourgne le 6 octobre 1866.

Après avoir été avocat à Dourgne à la suite de son père, en 1894, il est à Toulouse comme Liquidateur Judiciaire Expert au Tribunal Civil.
Azémar est l’auteur du fameux « Dourgne, ses Seigneurs, ses Consuls », ouvrage couronné par la société archéologique du midi de la France, avec laquelle il obtint en 1899, la médaille d’argent.
Ce livre remarquable fait référence encore de nos jours. Il nous retrace avec précision l’histoire de Dourgne des origines à la fin du 17ème siècle: il est une source indispensable et incontournable à qui s’intéresse aux origines de notre village.
Il écrivit également « Coutumes d’Escoussens » qui obtint le prix du Ministre de l’Instruction Publique en 1899.
Il est propriétaire d’une métairie près d’En-Crouzilles.
Il épousa Alphonsine Emilie GABILLON, il mourut à Toulouse le 24 mars 1905.
Dialogue entre Romain Banquet et Théophile Azémar lors de l’arrivée des reliques de St Stapin à Dourgne en 1889.

Dom Romain Banquet:
Qu’est-ce que l’on peut dire de St Ferréol et de St Hippolyte à Dourgne ?

Théophile Azémar:
Ces deux saints ont fait parti de la Légion Thébaine, des auteurs sérieux prétendent que cette légion avait été recrutée en grande partie dans les montagnes des Cévennes et du Rouergue.

Dom Romain Banquet:
Ces deux saints seraient donc originaires de la contrée?

Théophile Azemar:
Tonance Ferréol, Préfet des Gaules, avait une maison de campagne, appelée Trévidon, située sur les montagnes des Cévennes, les uns disent sur la frontière du Rouergue et du Gévaudan, les autres à la droite de la rivière du Tarn.
C’est là qu’il se retira en 470, pour ne pas être soumis aux Wisigoths; ce lieu faisait partie de l’Aquitaine première.
Un de ses descendants, St Ferréol, évêque d’Usés vers 580, fonda un monastère remarquable dans sa ville épiscopale sous le vocable de St Ferréol martyr, son patron. Comme ce prélat avait des terres dans notre contrée, il n’y a rien d’étonnant que quelques prieurés aient été établis sur ces terres en l’honneur du même saint et St Hippolyte son compagnon.

Dom Romain Banquet:
Que savez-vous sur le blason de Dourgne?

Théophile Azemar:
La communauté de Dourgne est très ancienne, et qui dit communauté, dit paroisse avant la laïcisation, fruit des idées modernes.
Monseigneur St Pierre, comme on disait autrefois, était le chef de la paroisse. Les clefs sont donc devenues les armes de la ville.

Dom Romain Banquet:
Et pour les trois croix ? (... il semblerait, ici, que trois croix auraient pu figurer à une certaine époque sur le blason.)

Théophile Azemar:
Je me trouve en face de deux versions:

- il est certain que Raymond, seigneur de Dourgne, donne ses biens au comte de Toulouse, les trois croix peuvent donc bien être les croix du blason de Toulouse. Je trouve sous Louis XIV un autre blason de Dourgne où les trois croix sont remplacées par trois fleurs de lys.
On sait que le grand roi cherchait à faire disparaître tous les vestiges des provinces.

- d’autre part, pendant tout le Moyen Age et jusqu’au règne de Louis XV, Dourgne et Arfons n’ont fait qu’une seule et même communauté, la paroisse de Dourgne avait pour armes les clefs de St Pierre, renversées par modestie, Arfons les croix de sa commanderie de St Jean de Jérusalem. Le blason de Dourgne aurait pu être un composé des deux.

Dom Romain Banquet:
Que pouvez-vous nous dire sur le culte constitutionnel à Dourgne ?

Théophile Azemar:
Dourgne fut très mauvais pendant ce temps, son curé jura la Constitution, il s’appelait ESPIGAT, il se maria puis divorça. Il mourut épicier à la Rivière dans des sentiments de repentir et un de ses enfants, une fille, fut un modèle de piété.
Le vicaire, l’abbé PHALIPOU et l’abbé MONTAGNE, prêtèrent aussi serment, mais il parait qu’ils le firent induits par erreur, aussi protestèrent-ils contre ce qu’ils avaient fait et obtinrent-ils la rémission de leur erreur.
Toutefois, comme ils avaient juré, ils ne furent pas bannis et ils administrèrent les sacrements pendant la Terreur au risque de leur vie.
L’abbé Phalipou, allant porter le Bon Dieu du coté d’en Séguier, fut poursuivi par le vieux SAUSSOL et par un CARLES; il resta toute une nuit dans la mare des « abcuradous », située près de la ferme d’en Galis.
Pendant ce temps, l’abbé GLEIZES, enfant de Dourgne et curé de Lempaut, refusa le serment et émigra. Un étranger, le père CAPIN, bénédictin de la Daurade de Toulouse, caché dans une cave, administrait les sacrements, jusqu’au moment où, étant découvert, il partit pour aller se cacher du coté de la Prade. C’est là, que les gens restés fidèles, allaient entendre la messe les dimanches.
S’ils étaient découverts, ils allaient piler du salpêtre, pour la République pendant cinq jours, dans l’église de St Stapin.
Dourgne avait alors un maire, bon mais très opportuniste, M. FOURNIS, rouge écarlate. Avec le fameux CHABOT, ils brûlèrent nos archives. Il devint bonapartiste avec le premier consul, fit planter sous la Restauration les buis fleurdelisés qui ornent le jardin de M. ABRIAL. Ce maire n’était pas méchant pour les personnes, il sauvegarda bien des gens contre les crimes révolutionnaires.

Dom Romain Banquet:
Sur les réouvertures des églises ?

Théophile Azemar:
Elle fut très rapide, le maire s’étant mis à la tête du mouvement. La première fête qui se fit fut celle de St Stapin, malgré le Concordat, elle eut lieue toujours le 6 août, même en 1830.

Archives paroissiale Dourgne.

mardi 10 novembre 2009

Souvenir de mon école à Dourgne en 1960/61.

Ah, l'école communale, la rue de Rome nous ammène (sûrement) vers le monument aux morts sous l'oeil attendri d'Enna la cafetière du café Bastié.
Nous nous sommes tous réunis à la mairie, un peu avant, et en tête de la colonne, joyeuse, Madeleine Cros tenant la main de Philippe Bugis, nous tire vers l' hommage à nos morts. Le discours sera lu par M. Pujol, le Maire de Dourgne.




Le baby-boom a frappé, même à Dourgne, nous sommes maintenant plus nombreux, et pas encore dans l'école des grands et grandes (celles de Mme Rességuier et de M.Mauriès). Nous sommes chez Mme Madeleine Cros et Melle Moulis, et pour les garçons, tous en pantalons courts, les vacances ne sont pas loin.
1er rang en haut: Giberte Bénazeth, Bernard Lagarde, inconnu, inconnu, Adrien Rudelle, Patricia Bugis, inconnu, Benoit Milhet, Danielle Montagné, Jean-Pierre Routelous, Marie-France Jacques, Fatima, inconnue.
2ème rang: Marie-José Aguzou, Françoise Clerc, Claire Milhet, Claude Besombes, Philippe Bugis, Alain Colombié, Jean-Marc Montagné, Jean Stéfani, Marie Christine Vieu, Bernard Jacques, Chantal Montagné, Claude Rouquié.
3ème rang assis: Yasmina, ... Zambelli, Pierre Milhet, Annie Besombes, ...Mendoul, Gilles Colombié, ...Perez, Françoise Perez, Roland Stéfani, Danielle Jacques, Brigitte Montagné, incinnue.

Souvenir de mon école à Dourgne en 1947.


Dans un coin de la cour de l’école des filles rue de Rome en 1947, sous le regard protecteur de la maîtresse madame Albertine Rességuier:

1er rang en haut : Paulette Cros, Denise Joseph, Simone Bénazeth, Giselle Jean, Maria Montagné.

2ème rang : Nelly Filhol, Annie Bessière, Maryse Fournié, …Boussière, Yvonne Cros.

3ème rang assises : inconue, Berthe Pradelle, Marise Gros, Paquerette Augé, Jacqueline Maury.

Souvenirs de mon école à Dourgne en 1937.

De tout temps (enfin depuis que la photographie existe) les élèves des écoles communales ont posé pour la postérité devant l'objectif du photographe; nous étions tous très impressionnés devant le déploiement technique de l'artiste, et souriant dans l'attente du petit oiseau. Je vous propose quelques unes de ces photos que nous gardons tous précieusement dans nos tiroirs comme des trésors, mais que plus personne ne voit.
Pour cette première photo, nous sommes à Dourgne en 1937, au pied de la Tour près de la cour de récréation (une ancienne mare asséchée) dans la rue qui descend à la ferme du Bâtiment.
C'est l'école des garçons de M. Filhol, le maître à droite, les élèves ont, le temps d'un cliché, laissé joyeusement le tableau noir, le boulier-compteur, ainsi que les tableaux d’histoire naturelle ou de géographie. Mais aussi le nécessaire du dessin géométrique, le matériel de physique pratique ou encore l'appareil de projection, le globe terrestre et la chaîne d’arpenteur.
1er rang : Jean Besombes ; J.P. Filhol ; Georges Paulin ; Max Bugis ; René Bénazeth ; Yves Vialelle et monsieur l’instituteur Filhol.

2ème rang : Marcel Montagné ; Maurice Miguel ; Bernard Milhet ; Roméro ; Elen Milhet ; Claude Jean ; Gilbert Serre ; Gilbert Jean.

3ème rang : Adrien X. ; Pierre Sablayroles ; Fernand Delprat ; Guy Vassal ; Henri Paulin ; Jean Maurel ; André Hébrail.

4ème rang : Raymond Berthoumieu ; Raymont Causse ; André Jean ; René Gayraud ; André Deville ; Pierre Lagarde.


lundi 9 novembre 2009

Le monument aux morts



Au moment où nous allons célébrer le 91ème anniversaire de la fin de la grande Guerre pourquoi ne pas parler un peu du monument aux morts de Dourgne.

Son inauguration eu lieu le 12 novembre 1922.

Dourgne inaugurait le 12 novembre, le Monument du souvenir aux morts de la Grande Guerre. Cette belle manifestation patriotique débuta le matin par un service religieux. La messe fut célébrée par le Père Augustin, prieur d’En-Calcat, assisté des Pères Daniel et Saturnin, tous les trois décorés de la Grande Guerre.

L’Abbé Durand, professeur de philosophie au Petit Séminaire de St Sulpice, ancien lieutenant d’infanterie, Croix de guerre et Légion d’Honneur, nous rappela les conditions exactes du sacrifice de nos héros.
La bénédiction et l’inauguration officielle du monument eurent lieu dans l’après midi à 14 heures. Le monument était décoré avec un goût parfais, les choeurs exécutés dans les intervalles par les jeunes et anciens élèves des écoles libres et laïques furent fort bien rendus.

Signalons en passant le dévouement de la chorale paroissiale et de la jeune clique qui contribuèrent si bien à rehausser l’éclat de cette cérémonie.

B.P. N°12. Décembre 1922. H.R.

M. DURAND s’engage à faire une grille en fer forgé pour servir de clôture au monument des « Morts pour la Patrie ». Cette grille aura une longueur de 30 mètres et 1,20 mètre de hauteur.
Deux lames, de même longueur superposées relieront les barreaux qui seront placés à 10 cm l’un de l’autre.
Ces barreaux auront la tête ouvragée. Il sera placé 4 barres avec leur soutien aux 4 coins de la grille et seront surmontés d’une pigne. Un portillon sera placé sur un coté.
Les travaux devront être terminés pour le 8 novembre 1922.
Cette grille aura coûté 2700 francs, la bordure, en pierres de granit faite par la commune de Verdalle, 1000 francs.

A.C.D.

Au 1er janvier 1915, le chiffre de la population de la commune était de 1525, au 31 décembre 1918, il n’était que de 1356.
Durant les deux premières années de guerre, Dourgne reçut dans ses trois ambulances 516 convalescents, dont 27 sous-officiers. Le Refuge en accueillit 191, En-Calcat 183, et la rue de Rome, à la saboterie Lys, 142.
Pendant cette même guerre, Dourgne donna l’hospitalité à 196 réfugiés ou rapatriés, dont 177 français et 19 belges.

La liste glorieuse de nos jeunes tombés au champ d’honneur est bien longue. Pas une de nos grandes batailles où ils n’aient signalé leur présence de leur sang. Qui peut songer sans douleur à leur fin sanglante ? A l’heure où ils ne connaissaient que le bonheur de vivre, un appel de la Patrie menacée s’est fait entendre, et, sans transition, ils furent jetés dans ce que la vie a de plus austère et de plus terrible.
Je dédie cet article à tous les enfants de Dourgne tombés pour la patrie et à tous mes camarades soldats morts ici ou ailleurs pour d'autres causes, afin que leur sacrifice n'ait pas été inutile.

Dourgne et La Grande Guerre
Notices et documents
Imprimerie coopérative du sud-ouest. Albi
Dourgne et la Grande Guerre 1914-1918. Notices et documents.

mercredi 29 juillet 2009

Et oui, bonnes vacances à Dourgne!!!





Quelques cartes postales humouristiques, entre deux célébrations de St Stapin.

Saint Stapin de Dourgne ( de Massaguel aussi)...



Les reliques de St Stapin à Dourgne.

La découverte d’une relique, insigne de St Stapin, à la paroisse St Denis de la Croix Rousse à Lyon, fournit à Dom Romain BANQUET l’occasion de se dévouer pour sa paroisse natale et pour son glorieux protecteur, enfant de Dourgne et évêque de Carcassonne au VIIème siècle.

Dom Romain, non content d’obtenir un fragment considérable de relique, procura à celle-ci un magnifique reliquaire, don d’une personne généreuse, et tout fut prêt pour une translation solennelle à l’avant veille de la fête du saint le 4 août 1889.

Quatre moines bénédictins vinrent du monastère de Mottes pour porter la relique de Lempaut à Dourgne en procession. Mais leur voyage faillit être tragique.

Partis de Frèjeville pour prendre le train de Lacrémade, ils devaient y traverser l’Agoût sur la barque du passeur. Celle-ci, surchargée, manqua de chavirer. On était heureusement près de la rive, d’aucuns sautèrent à l’eau, celle-ci pénétra dans la barque et mouilla les autres. Ce fut tout, et au mois d’août on fut vite sec.

Seuls les bas blancs réglementaires des moines gardèrent la trace de l’accident.

Un chroniqueur anonyme en 1889.

Dourgne en habits de fêtes comme on ne l’avait jamais vu !

Nous entrons ainsi dans la ville de Dourgne, dont les rues nous apparaissent magnifiquement décorées. De longues guirlandes de buis, des colonnes revêtues de verdure, des couronnes de feuillage se multiplient à mesure que nous avançons.
Des oriflammes, des banderoles, des images du saint ornent les portes et les fenêtres des maisons.

Cette longue file de robes blanches se détache sur la verdure, ces cantiques enthousiastes, ces sons entraînants de la fanfare, ont mis toute la ville de Dourgne sur pied.
On peut à peine se frayer un passage pour arriver à l’église et ces flots de fidèles se précipitent, retenus un instant par les Suisses des différentes paroisses.
Quel beau spectacle de voir cette foule se massant avec ordre dans la nef dégagée de ses chaises, sur les gradins formant amphithéâtre, jusque dans la tribune!
Pas une place vide, malgré la chaleur vraiment suffocante.
Le soir, la ville offrait un spectacle magnifique. Toutes les rues et les maisons étaient illuminées, spontanément, avec un entrain vraiment remarquable.
Tout à coup, le rocher de l’Abbade, au sommet duquel s’élève la statue de Saint Stapin, s’est couvert de flammes.
D’innombrables fagots, illumination primitive, brûlaient autour de la statue et lui portaient l’hommage de nos montagnes.

Lors des fêtes de la St Stapin du 6 Août 1933, les choeurs paroissiaux firent entendre deux nouveaux cantiques à St Stapin, l’un composé par les moniales de Ste Scholastique, l’autre par un moine des Ecoles Chrétiennes qui a de nombreuses attaches familiales dans la commune.
En voici les refrains et les premiers couplets:

« Gloire au Saint de notre montagne » par les moniales bénédictines de Ste Scholastique de Dourgne:

Gloire au Saint de notre montagne,
Gloire à Saint Stapin !
Gloire à lui, que notre campagne
L’acclame sans fin !
-
Aujourd’hui Dourgne te proclame
Son Patron, son Père à jamais,
Tu vois les besoins de nos âmes,
Etends ton bras sur le Castrais.

« O Saint Stapin, notre espérance » par le frère Sébastien Auguste, des Frères des Ecoles Chrétiennes :

O Saint Stapin, notre espérance,
Implorez le pardon de nos iniquités;
Abaissez vos regards sur nos infirmités;
Prêtez l’oreille à l’humaine souffrance !
-
Grâce au zélé pasteur, au saint missionnaire
Dourgne possède enfin le célèbre trésor;
Et pour introniser le riche reliquaire
La contrée est debout dans un vibrant essor.

« Stapin que Dourgne honore » par l’Abbé BENNE (fondateur en 1872 de la Société de St Stapin), curé d’Escoussens, ancien vicaire de Dourgne, chanté lors de l’inauguration du piédestal de St Stapin sur le Quil:

Stapin que Dourgne honore
D’un culte solennel
Veille sur nous, ah ! veille encore,
Protège-nous du haut du ciel. (Bis)
-
A Saint Stapin, honneur et gloire,
Qu’ils éclatent nos chants d’amour;
Et pour célébrer sa mémoire,
Unissons-nous dans ce beau jour.
-
Salut ! Salut ! O mon sublime !
L’image de notre Stapin
Qui décore aujourd’hui ta cime
Du ciel nous montre le chemin.
...et voilà. Bonnes vacances à Dourgne.

mardi 28 juillet 2009

Et si nous parlions un peu de notre saint



La légende de St Stapin : (D’après Jean ESCANDE et son livre sur Les Escoussens )

« Ils étaient quatre frères qui, en des temps fabuleux, habitaient les environs de Dourgne: Macaire, Hippolyte, Ferréol, Stapin. Ces frères se jetaient des meules de moulins en guise de palets d’une montagne à l’autre. »

Et d’après les archives paroissiale de Dourgne:

« Ils firent un jour un repas auprès d’une fontaine et décidèrent que l’eau que l’on y puiserait le jour de la St Jean serait bienfaisante. » On peut supposer qu’ils firent leur repas près de la source du Baylou.

Etymologie du mot STAPIN: (D’après Bertrand de Vivies)

Stare: nom latin, se tenir debout sur ses jambes.
Espie: dérivé de estapo, indique une étape ou celui qui donne une étape.
Estapiner: dans le dictionnaire provençal de Mistral, sautiller d’un pied sur l’autre.

Trois étymologies intéressantes dans la mesure où elles touchent directement aux pieds dont St Stapin est chargé d’alléger les maux.

Sa vie :

Stapin serait né, dit-on, au début du VIIème siècle dans un hameau près de Dourgne appelé En Lanet. Ce hameau garde le souvenir de cette naissance au lieu-dit Les Mirgues ou Les Mourgues.
En effet au milieu des champs se trouve une parcelle de terre non cultivée que les gens du hameau appellent Lou Camp de Sant Estapi.

Là se trouve un puits en parti comblé dans lequel on venait autrefois chercher de l’eau car celle-ci était bonne pour les femmes qui voulaient être fécondes.
Stapin préfère la vie érémitique aux plaisirs de la vie courante et pour cela, il décide de vivre seul sur un plateau désertique appelé aujourd’hui Désert de St Ferréol.
Très vite sa popularité augmente, il est connu pour sa sagesse et surtout pour ses guérisons; l’histoire ou la légende nous dit qu’il guérissait les goutteux, mais aussi les infirmes et les malades de toutes sortes; on venait ainsi le consulter de très loin.

Au milieu de sa vie, peut-être vers l’an 685, il est sollicité pour devenir l’évêque de Carcassonne, cette idée lui fait peur, on vient jusqu’à Dourgne pour le chercher, il se cache alors dans les grottes de la région, notamment dans le Trou Cruzel.
On le décide enfin, mais il ne peut résister à l’attrait de ses montagnes qu’il vient revoir souvent. Sur son chemin, entre Dourgne et Carcassonne, il se repose à Ventenac, petit village de l’Aude qui le vénère encore aujourd’hui.
Il quittera son poste quelques années avant sa mort pour revenir dans les montagnes de Dourgne.

La légende des raisins de St Stapin:

A cette époque, nous raconte Théophile Azemar, « les Arabes avaient franchi les Pyrénées et établi leur camp en Septimanie, l’étendard vert du prophète flottant sur les murailles de Carcassonne, on vit alors une population désolée gravir les pentes méridionales de la Montagne Noire et se diriger vers la ville de Dourgne pour y revoir son pontife vénéré.

Emigrant d’Espagne, ils avaient apporté avec eux, les plantes et les fruits de leur pays: la vigne et le raisin. C’est grâce à leur industrie que la vigne remplaça sur nos coteaux les forêts séculaires.
Le souvenir de cette immigration s’est conservé jusqu’à nos jours, de tous temps, le 6 août, jour de la fête de notre saint protecteur, alors que dans nos contrées le fruit de la vigne est loin d’être mûr, l’on voit à coté du buste du pontife, une corbeille de raisins noirs venus du Bas Languedoc
.
Les enfants présentés par leur mère en détacheront quelques grains, après avoir fait un grand signe de croix et déposé une petite offrande dans le bassin disposé tout près à cette fin. »

Stapin mourut dans son pays à la fin du VIIème ou au début du VIIIème siècle.

Il est honoré en Languedoc, bien-sûr, mais aissi a Ahnée en Belgique, à Lyon en l’église de la Croix Rousse, à Milan, à Palerme et à Barcelonne; mais c’est à Dourgne et aussi à Massaguel, qu’incontestablement, Stapin est le plus vénéré depuis des siècles.

Le Pas du Sant.

Si vous marchiez clopin-clopant
De Dourgne passez le village
Jusqu’au rocher de St Stapin
Vous irez en pèlerinage
Baignez-vous pendant l’oraison
Et pour quelques oeuvres méritoires
Vous devrez votre guérison
Au Saint de la montagne Noire.

Eugène de PRADEL.
Poète du 19ème siècle.


A suivre...

dimanche 26 avril 2009

En 1955-60, tous les gouts sont dans la nature.


Il suffit de regarder cette photo, pour effectivement s’apercevoir que dans les années du baby-boom, les formats, donc les formes, pouvaient satisfaire un grand nombre de clients par la diversité des modèles ; et c’était le but des constructeurs qui, dans leurs propres productions, étaient capables de créer des appareils aussi divers que variés, voyez plutôt :


En mars 1959, MUNDUS offre aux amateurs du petit format toute une gamme de matériels : appareils de prises de vues 10x15 ou 10x20 avec objectifs interchangeables Roussel ou Berthiot.
Le MUNDUS-COLOR 60 de la photo, était livré au choix, recouvert d’une peinture noire ou gris clair.

Les STYLOPHOT de SECAM (création Kaftanski), utilisaient des petits chargeurs de 18 poses de film 16mm, donnant des images de 10x10. Leur forme ne rappelle que d’assez loin celle d’un stylo, mais comme eux, ils sont munis d’une agrafe permettant de les fixer dans la poche.
Ils sont livrés en deux versions :
- le Standard 6,3
- le Stylophot-Luxe à objectif Roussel 3,5 et prise de flash.
Le STYLOPHOT présenté sur la photo est une version « Luxe ».

La Stéréo (ou pas) avec le PANORASCOPE de SIMDA. Connue pour ses productions en projection, la marque Simda, de la rue du Bel-Air au Perreux près de Paris, présente en 1955 un curieux appareil stéréoscopique dénommé PANORASCOPE qui donnait des photos très allongées de 11,7x20mm sur du film 16mm. On obtenait sur la longueur courante de 7,5m de film 240 vues simples ou 120 couples stéréo.
Deux versions ont été créées par le couple SIMone et DAniel GUEBIN (SIMDA), une version noire (ici sur la photo) et une version deux tons gris.

L’Optique de Précision de Levallois la firme qui créa le FOCA, notre Leica à nous, resta fidèle au 24x36 durant toute son existence (quoiqu’un petit 4x4 Marly ait été fabriqué au temps de l’Instamatic et qu’un prototype 6x6 Focasix ait failli voir le jour) ; dans la catégorie « appareil pour tout le monde », OPL sort en 1955 un magnifique FOCASPORT II à télémètre couplé, haut de gamme de la série des FOCASPORT à objectif fixe.
Celui de la photo est le modèle, plus rare, à objectif de 45mm OPLEX-COLOR ouvert à 2,8.

La société LUMIERE & Cie de Lyon, quant à elle, puisa dans tous les secteurs et nous donna un éventail énorme d’appareils, associés à toute une gamme d’accessoires. Merci encore. Entre les foldings et box 6x9, les 24x36 OPTAX, ELJY-CLUB, STARTER, les 6x6 LUMIREFLEX et LUMIFLEX, les stéréo STERELUX, il y avait tous les choix. Ces appareils étaient très bien fabriqués, ils étaient très esthétiques et savaient trouver toute la clientèle possible : Kodak made in France en somme.
Les modèles présentés sur la photo sont l’ELJY-CLUB dernière version sans posemètre et objectif Lypar 3,5/45 et LUMIFLEX 6x6, reflex non couplé à gainage havane du plus bel effet.

Une diversité qui fait, aujourd’hui, on s’en doute le bonheur des collectionneurs.


Histoire de la gendarmerie, suite et fin


Au midi est situé aussi au rez-de-chaussée le logement d’un autre gendarme qui comprend une vaste cuisine, une grande chambre à coucher au nord et une vaste décharge au levant de la cuisine.
Au premier étage, le logement d’un autre gendarme comprend une vaste cuisine et une grande chambre avec une alvéole plafonnée. Au même étage, le logement d’un autre gendarme est composé d’une cuisine, de deux petites chambres dont une plafonnée et d’une décharge.
Encore à cet étage, le logement du brigadier comprend une grande cuisine, une vaste chambre, une petite chambre, une laverie, un magasin et un cabinet.
Il n’y a que cinq cheminées, une à chaque cuisine. Le galetas devra servir de bûcher.
Deux chambres spacieuses au rez-de-chaussée serviront de bûcher et de cave. La sellerie donne dans la cour et est placée au dessus de la petite chambre du brigadier.
Les latrines qui sont divisées en deux compartiments, donnent dans un puits abandonné.
La chambre de sûreté et la salle de police sont situées au dessous du prétoire de la justice de paix donnant dans la cour de la caserne.
Le tout sous les clauses et conditions ci-après stipulées:

ARTICLE 1.

Le prix du loyer annuel de ladite maison demeure fixé, pour toute la durée du présent bail à la somme de quatre cent quatre vingt francs, payable sur mandats du préfet, délivrés à l’expiration de chaque trimestre, sur les fonds du département, à compter du jour de l’entrée en jouissance qui a eu lieu le 1er janvier 1856.

ARTICLE 2.

Le propriétaire s’oblige:

1° à livrer et tenir constamment en bon état ladite maison dont il a été procès-verbal de visite avant son occupation par la brigade: un expédition de ce procès-verbal sera remise au commandant de la gendarmerie pour qu’en fin de jouissance, les lieux soient rendus dans le même état qu’ils auront été livrés sauf le dépérissement provenant de l’usage.

2° à faire exécuter dans le délais de sept mois à partir du 1er janvier dernier les réparations indiquées ci-après qui sont nécessaires pour assurer, d’une manière convenable, le casernement de la brigade.
Ces réparations sont détaillées dans un projet approuvé par M. le Préfet, le 15 janvier 1856.

Elles consistent:

1° dans la formation d’un nouveau logement pour le brigadier, qui comprendra une cuisine, une laverie, un magasin, une grande chambre avec cheminée et une petite chambre.
2° dans l’établissement d’une porte pour un logement de gendarme, et le blanchissage du logement d’un autre gendarme.

Ces travaux ont été adjugés moyennant une somme de 7352 francs. Ils sont en cours d’exécution et seront terminés le 1er août 1856.
Suite à de nombreuses autres réparations, la sous-préfecture de Castres accorda une augmentation du loyer:

- le 15 novembre 1856, M. le Maire et M. le sous-préfet signèrent donc un bail additionnel qui prévoyait une augmentation de 120 francs.
- Le 1er janvier 1857 le loyer était donc de 600 francs.


Il semblerait que la municipalité de Dourgne soit plus disposée à signer des contrats de location que des engagements de travaux. J’en veux pour preuve la lettre du Capitaine BOURSIER, commandant la 1ère section de gendarmerie de l’arrondissement de Castres en date du 28 mai 1883:
Monsieur le Maire,
Le 1er décembre 1877, un bail a été passé entre M. le sous-préfet de Castres et M. ARNAUD, maire de la commune de Dourgne, pour la location d’une maison servant actuellement de caserne de gendarmerie. Ce bail, approuvé par le Ministre de la guerre le 15 décembre 1877, a été enregistré à Castres le 24 du même mois, et une expédition en a été remise à l’autorité municipale.
L’article 2 de la convention met à la charge du bailleur de nombreuses appropriations et réparations qui, aux termes de cette convention, auraient dû être exécutées dans un délai de cinq ans à partir du 1er mai 1877.
J’ai eu l’honneur d’appeler plusieurs fois votre attention sur la non-exécution des engagements pris par la commune, au moins pour la plus grande partie des travaux à faire, et pour les réparations qui sont devenues nombreuses et urgentes.
J’ai l’honneur de vous prévenir que, dans le cas où les réparations, constructions et améliorations portées à l’article 2, ainsi que les réparations locatives rendues nécessaires depuis par le défaut d’entretien de l’immeuble, ne seraient pas commencées immédiatement, je me verrais forcé, conformément à l’article 8 de la convention, de provoquer leur exécution sans délai, à la diligence de l’administration et aux frais du bailleur.
Il reste entendu que, le délai étant expiré depuis plus d’un an, c’est la totalité des travaux qui devra être exécutée et non une partie.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de ma respectueuse considération.

Boursier.

Archives Municipales de Dourgne.


dimanche 1 février 2009

La brigade de gendarmerie de Dourgne


Le 21 juillet 1851, une lettre provenant de la sous-préfecture de Castres et adressée à M. le maire de Dourgne (Guillaume SAUSSOL) disait ceci:

« Monsieur le Maire

M. le Préfet me fait savoir que pendant la tournée du conseil de révision il a visité plusieurs casernes de gendarmerie et qu’il a constaté que celle de votre commune est située dans la mairie où se trouve aussi la justice de paix; que le Maréchal Des Logis a un logement séparé de celui des gendarmes, de sorte que le public étant admis dans la mairie, les mouvements de la brigade pourraient être paralysés.
Il importe, dit ce magistrat de faire cesser ces inconvénients avant l’expiration de l’année 1852, et de les signaler à l’attention du propriétaire afin qu’il fasse avant l’expiration du ternaire les réparations que l’intérêt du service réclame s’il désire que l’administration y maintienne la brigade.
La commune étant propriétaire de ce local, je vous invite à réunir extraordinairement votre conseil municipal, afin de lui faire part des observations qui précèdent; de l’engager à prendre les mesures convenables pour que les inconvénients signalés par M. le Préfet cessent dans le plus bref délai possible, et de lui proposer de voter les fonds nécessaires à cet effet;

Vous voudrez bien m’adresser une expédition de la délibération qui sera prise.

Recevez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération distinguée. »

Signé: le sous-préfet de Castres.

Il est assez difficile de savoir avec précision si toutes les remarques faites par le préfet ont été prises en compte. Seul un devis établi par l’architecte M. OULMIERE le 20 octobre 1852 fait état de la construction d’une porte à l’entrée de la venelle qui servira provisoirement de passage pour se rendre à la mairie.
Ce devis s’élevait à la somme de 2700 francs et sera approuvé par le Maire et le Conseil Municipal.
Une autre lettre datée du 3 novembre 1855, provenant toujours de la sous-préfecture et toujours adressée à M. le Maire disait encore ceci:

« Monsieur le Maire,

Le bail à ferme du bâtiment affermé par votre commune au département pour le logement de votre brigade de gendarmerie expire le 31 décembre 1855.
M. le Préfet est disposé à le renouveler, mais la commune doit réaliser les promesses qu’elle a faite. Les transformations sont détaillées dans la lettre de M. le Capitaine de gendarmerie que j’ai l’honneur de vous communiquer ci-joint.
Veuillez bien mettre cette lettre sous les yeux de votre conseil municipal dans sa session de novembre et au vu de la demande de M. le Capitaine, faire dresser un inventaire des réparations, et provoquer, dans une nouvelle session le vote des fonds nécessaires pour leur exécution.

Dans le dernier cas, vous m’adresserez une copie du projet et deux expéditions de la délibération qui sera prise, et vous me retournerez la lettre de M. le Capitaine.
Si le conseil n’acquiesçait pas à la demande de cet officier, il devrait motiver son refus par une délibération dont vous m’enverriez une expédition en me retournant toujours la lettre ci-jointe.

Agréez, M. le Maire, l’assurance de ma considération très distinguée. »

Nous voici arrivé le 6 mars 1856, les réparations demandées ont été (enfin) effectuées. M. Louis ABRIAL, nouveau maire du village, signe donc avec M. Henri GARNIER, sous-préfet de Castres, et le Capitaine de KERMAINGUY, le bail concernant la location de la maison abritant la brigade de gendarmerie à cheval.

Ce bail, très intéressant, nous décrit avec précision cette gendarmerie:

« Le Sieur ABRIAL, en sa qualité de maire, donne au département, par bail à loyer de trois, dix ou neuf années consécutives, une maison dont la dite commune est seule propriétaire, pour le casernement, de la brigade de gendarmerie à cheval de cette résidence, laquelle maison est située à Dourgne, sur le chemin qui partant de cette ville, va aboutir à la Montagnarié.

Ce bâtiment est en forme d’hôtel, un portail en fer en ferme la cour qui est assez spacieuse; à gauche en entrant dans la cour, se trouve une fontaine qui fournit en abondance et à volonté une eau de la meilleure qualité.
A droite au couchant est placée l’écurie où toute la brigade peut loger ses chevaux. Au dessus de l’écurie sont situés les magasins à foin et à avoine.
Joignant l’écurie, et au midi le logement d’un gendarme se compose d’une vaste cuisine et de deux petites chambres dont une plafonnée, et d’une petite décharge au bout de l’allée en entrant; le tout est placé au rez de chaussé.


A suivre...