mardi 30 décembre 2008

Magnifique carte du Plo de Grâve sur laquelle on peut voir, près de l’hôtel Julia, la diligence ou malle-poste à impériale tirée par des chevaux. Nous sommes à la fin du 19ème ou au tout début du 20ème siècle. On peut apercevoir sur la droite un tas de petites pierres concassées servant à améliorer l’état de la route ; les automobiles pourront bientôt circuler et le petit train électrique cahoter vers Revel. Beaucoup plus tard s’installera ici, après la succursale du Plateau Central, la laiterie de l’Auvergnat Manhès


Jusqu'au commencement du 18ème siècle, les lieux de sépulture ne manquaient pas à Dourgne.

C'était d'abord le cimetière de St Stapin contournant la chapelle actuelle et abandonné en 1699. Les dernières sépultures dans ce cimetière furent très rares à partir de 1681; ainsi, de 1690 à 1732, je (H. Roque) n’en trouve que deux. La dernière est celle d’un enfant, Jean SILVESTRE, âgé de 5 ans, et datée du 26 mars 1732.

La chapelle de St Stapin, ou vieille église St Pierre, avait ses tombeaux, dont on usa jusqu'à 1732, année où il y eut cinq inhumations.
La dernière inhumation est celle de Joseph BERT, âgé de 34 ans et datée du 5 juin 1732.
L'église actuelle avait 43 tombeaux dans la nef, au moins un et parfois deux dans chacune des chapelles, et le presbytère, sanctuaire, pour la sépulture des prêtres: du 1er janvier 1668 au 31 décembre 1778, dernière année des inhumations dans l'église, il y eut: 588 dans la nef, 87 dans les chapelles et 11 prêtres dans le presbytère.

Le cimetière de St Antoine paraît ne remonter qu'à 1650, année où l'église actuelle devint église paroissiale.

Quand les cimetières de St Stapin et de St Hippolyte furent abandonnés et qu'il fut interdit d'inhumer dans les oratoires publics, le cimetière de St Antoine devint le seul cimetière paroissial.
Manifestement trop petit, et surtout trop peu respecté par quelques voisins, on ne tarda pas à déposer de nombreuses plaintes toujours très motivées, qui amenèrent l'autorité municipale à demander l'ouverture du cimetière actuel.
Dans les premières années, ce cimetière dut être bien négligé comme entretien, puisque l'évêque de Lavaur, en tournée pastorale à Dourgne, se vit obligé de l'interdire. Cette interdiction, qui dura du 10 décembre 1673 au 1er janvier 1681, ne fut levée que le jour où les aménagements les plus urgents furent exécutés.
On ne se hâtait point de faire les dépenses nécessaires parceque les principales familles avaient leur tombeau dans les églises.
Il est très instructif, lorsque toutes les archives de la commune sont fermées, de se promener dans le cimetière et de regarder les noms inscrits sur les tombes. On y retrouve des noms de familles aujourd’hui disparues, des dates, des fonctions, toutes sortes de renseignements utiles et souvent très intéressants.

En voici quelques exemples:

- Famille Joseph JAURES:
Marius Jaurès, mort le 17 avril 1922.
Joseph Jaurès, mort le 20 8bre 1918, Commandant dans la marine, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Jean Jaurès, mort le 18 janvier 1888.

- Famille RAUCOULES:
Henri Raucoules, Maire de Dourgne, Président du Conseil d’Arrondissement, Chevalier de Légion d’Honneur, mort le 7 septembre 1898.
Joseph Raucoules, Chevalier de Légion d’Honneur, mort le 23 juin 1939.
Jean Baptiste Raucoules, Chevalier de la Légion d’Honneur, mort le 6 juin 1934;

- Famille Docteur Auguste JAURES:
Docteur Auguste Jaurès, Chevalier de la Légion d’Honneur, Maire de Dourgne, mort le 23 août 1920.
Alexis Jaurès, mort le 18 juillet 1903.
Rose Jaurès née Chaïla, morte le 6 avril 1887.

- Famille ALBERT:
Jean Albert, Caporal au 80ème d’Infanterie, mort pour la France à Chalon sur Marne le 3 mai 1915 à 21 ans. Citation à l’ordre de la Division, Médaille Militaire, Croix de Guerre avec Palmes.

-Famille RASTOUL:
René Rastoul, Capitaine de Gendarmerie, Chevalier de la Légion D’Honneur, Croix de Guerre 14/18, 3 citations. Maire de Dourgne, Président des Anciens Combattants et du Secours Mutuel.

-Famille CARRIER:
Valentine Carrier née Fabre 1886- 1944. Sergent des FFI, maquis MTA6 de la Montagne Noire, fusillée par les Allemands le 15 Février 1944. Médaille de la Résistance Française.

Cet article finira l'année 2008, votre serviteur vous souhaite mille bonnes choses pour 2009, et vous donne rendez-vous l'année prochaine pour d'autres aventures à Dourgne, et d'autres histoires d'appareils photo.

lundi 29 décembre 2008

SEMFLEX et Cie : la concurrence est difficile dans les années 1950.

« En tête des 6x6 Français : SEMFLEX », disait la réclame en ces temps bénis pour l’industrie photographique dans notre pays. Bénis, certes oui, car la demande était énorme, mais le fameux Semflex (première publicité en 1948) n’était pas seul sur le marché et pour rivaliser avec le méchant cousin Rolleiflex, dont les importations en France étaient très restreintes, il fallait faire preuve de grandes prouesses techniques, en attendant aussi que les rancœurs s’apaisent.
Chez SEM, le fleuron s’appelle OTOMATIC B, l’armement de l’obturateur est effectué par manivelle en mêmes temps que l’avancement du film. Le déclenchement se fait sur le boitier, les vitesses et ouvertures sont disposées de part et d’autre du carter pour mieux les contrôler. Les optiques sont des superbes 75mm 3,5 de chez Berthiot au piqué fabuleux. Les appareils sont recouverts de cuir noir ou gainé gris : grande classe.

La société PHOTOREX fut créée à St Etienne (pas loin d’Aurec) en 1944, les premières publicités annonçant le REX REFLEX datent de fin 1949. Ce devait être un appareil doté de perfectionnements sensationnels, tels que pour la 1ère fois au monde, la possibilité de recevoir des optiques interchangeables ou avancement rapide du film avec retour automatique du levier. En 1951 sort le Rex Reflex B2 avec deux groupes optiques (issus du B1) : 75mm et 150mm. La finition de l’appareil est très poussée : chrome, cuir véritable à gros grain, il est tout simplement magnifique. Hélas la fabrication du Rex Reflex s’arrêta dans le courant de l’année 1952

En 1954, partant du boitier du Rex Reflex, René Royer créé le ROYFLEX qui, durant six ans, fut, avec le Semflex, le 6x6 le plus vendu en France. « ROYFLEX, l’appareil des belles photos », « le Reflex vraiment complet ». Il se décline, lui aussi, en plusieurs modèles allant du Royflex I 4,5 au Royflex III 3,5 automatique. Le prix de ce nouveau boitier est assez élevé et Royer sort en 1956 le ROYFLEX 20 semi-automatique mais bi-format : la mode de la diapositive couleur sur film Kodak Bantam 28x40 fait son apparition.

Dès 1951, Kinax sentit que l’engouement pour le format 6x9 faiblissait au profit du 6x6 et la firme tenta sa chance avec le KINAFLEX, reprise enjolivée de l’ATOFLEX d’Atoms de Nice. Avec un 75mm 3,5 Flor-Berthiot sans reproche, il s’assura une place honorable sur le marché.

Le LUMIREFLEX de Lumière, quant à lui, connut une fortune inverse, il est maintenant très rare car il fut un échec commercial complet. Pourtant, c’est un vrai reflex couplé issu lui aussi de l’Atoflex ; mais Lumière, on ne sait pour quelle raison, le coula non pas en métal, mais en bakélite. Avec son aspect pataud et peu engageant, il n’attira pas la clientèle. Son groupe optique, un Spector 4,5 était entièrement fabriqué par Lumière.

Alors avec le Royflex, le Rex Reflex, le Kinaflex, le Lumireflex et autres Bioflex, Celtaflex ou Luxoflex, le Semflex n’était pas seul sur le juteux marché des 6x6 bi-objectifs d’après guerre, mais je pense que Paul ROYET et Claude FORGE, en créant le SEMFLEX, avaient surement placé la barre très haute, mais pas encore assez pour détrôner les futures arrivées japonaises, mais ceci est une autre histoire.

vendredi 19 décembre 2008

Du Plô de Grave à la Gare


Tout le quartier du Plô de Grave pose devant le photographe de rue, nous sommes au début de la Grande Guerre ; devant le tailleur Daydé et un dépôt des établissement Raucoules on reconnaît quelques personnages : près de la ferme, au deuxième plan, Alfred Lagarde (13 ou 14 ans) tient sur sa bicyclette sa jeune sœur Elise, sa deuxième sœur, Yvonne, est au premier plan.
Au fond à côté de Marie Lagarde (les mains croisées sur le tablier), on pourrait rencontrer la Fédo, de Fondouce, l’Aliet (il aimait l’ail sur le pain) ou en Toui-toui qui avait volé une oie à sa mère (toui-toui-toui... disait-elle pour les appeler) et combien encore tous affublés d’un sobriquet bien dourgnol, comme une seconde peau.

Jusque vers 1950, les gens des campagnes ne se désignent que par leur sobriquet. Le nom d’état civil n’existe que pour les usages extérieurs: le conseil de révision, les sacrements de l’Eglise, les papiers officiels, les abonnements, les factures. Ce deuxième nom, en patois généralement, désigne les individus, les familles, les maisons. Souvent sympathique, parfois comique, un peu moqueur et rarement méchant, il désigne aussi bien les hommes que les femmes.

Du plô de Grave à la gare, il n'y avait qu'un pas à faire ou cinq minutes de ce même pas depuis la maison de mes grands-parents, moi, il m'aura fallu attendre plus de 30 ans pour enfin trouver la carte postale de la Gare de Dourgne. Bonheur immense pour le collectionneur que je suis. Merci le web...
Quelques mots sur la gare de Dourgne:

Elle était donc située près du hameau de Fondouce sur la ligne de Castres à Revel au kilomètre 20,464 après la gare de Castres Midi, entre les stations de Massaguel et St Amancet.
Son Chef de Gare était M. Bartou, secondé par son épouse et deux employés.
800 mètres avant se trouvait le poste de La Rivière. C’était un arrêt facultatif (H.A.F.), comme l’était 2 km plus loin le poste de La Magdelaine (A.F.).
La voie ferrée entrait dans la commune de Dourgne en sautant le ruisseau de Las Combes puis coupait la route de Massaguel par deux fois avant d’arriver à La Rivière.
Elle sautait le Taurou en même temps que la route de Castres au lieu dit du Pont de Mme de Limeyrac, passait sous le Plô de Grave et arrivait à la gare proprement dite.
Après avoir suivi sur quelques centaines de mètres la route de Sorèze, la voie passait près des fermes d’En Melzic, d’En Barrau et arrivait dans la commune de St Amancet, à la halte de La Magdelaine.
Le bâtiment de la gare comprenait un logement de quatre pièces, un cellier, des toilettes extérieures, le bâtiment des voyageurs, celui des marchandises et le quai.
Le 25 février 1950 était signé entre le maire de Dourgne, M. Rastoul, et M. Valentin, ingénieur des travaux publics, le procès verbal de remise à disposition concernant la gare et le terrain.
Quelques années plus tard l’abattoir municipal remplaçait, avec beaucoup moins de poésie, le petit train-train des voyageurs.

Renseignements tirés du livre de Pierre GACHES, « Le Petit train de Castres à Toulouse et Revel » et A.M.D.

dimanche 30 novembre 2008

Chapeau bas monsieur René ROYER


Oui, chapeau bas pour votre travail, car une aussi vaste diversité dans la création d’appareils photographiques mérite qu’on s’y arrête un instant, voyez plutôt : appareils 24x36 Savoy, appareils 6x6 Royflex, folding 6x9 équipés Angénieux, 35mm reflex Savoyflex et même un 6x9 à tube rentrant l’Altessa. Ma parole on se croirait chez Zeiss Ikon. Pourtant nous sommes bien en France, à Fontenay-sous-bois, trois ans après la fin de la deuxième guerre mondiale.

La mode des pliants à soufflets est encore bien ancrée en France quand M. René ROYER sort en 1948, au salon de la photo, une série d’appareils bi-formats de haute précision en fonte d’aluminium. La gamme est très étendue, ils sont très beaux, précis et eurent un succès considérable : en haut de la série le magnifique TELEROY, le super-Ikonta français.

Encore à la mode le format 6x6 en 1952, (les Rolleiflex ne sont pas encore autorisés à passer la frontière), « l’appareil des belles photos, le reflex vraiment complet » les réclames de l’époque n’arrêtent pas de glorifier le ROYFLEX ; il faut bien le reconnaître, ce bi-objectif est vraiment superbe et, avec son concurrent le Semflex, ils furent les 6x6 les plus vendus en France. Héritier du Rex-Reflex, le Royflex est équipé du Télélight, un système de visée très claire, le modèle haut de gamme culmine avec le ROYFLEX III automatique, mais très cher.

Le 6x9 est mort, le 6x6 est à l’agonie (du moins chez les amateurs), la tendance en 1956 est au petit format et à la photo couleur : les SAVOY 24x36 peuvent arriver. Grosse erreur de départ, la SITO (Société Industrielle de Technique Optique) aborde très mal le système par la réalisation de son premier modèle : l’appareil ne s’ouvre ni par le dos ni par le fond, c’est la platine avant complète qu’il faut désolidariser du corps pour charger le film. On corrige très vite les plans et sortent des usines de Fontenay, le SAVOY II, le III, le IIc (à cellule), le IIIb pour finir avec le SAVOYA : un air de Focasport chez Royer.

En 1959 sort le Nikon F, Royer les SAVOYFLEX. Ces reflex 24x36 avaient, sur le papier, beaucoup d’attraits pour séduire la clientèle, mais ils étaient dotés d’un obturateur central, et les objectifs n'étaient pas interchangeables, seuls des compléments optiques corrigent un peu ce point négatif, ce qui n’empêchaient pas les défaillances mécaniques. Il reste qu’avec les Focaflex, les Savoyflex sont les deux seuls reflex 24x36 français.

Quant à l’ALTESSA, on se demande qu’elle mouche a pu piquer les ingénieurs de la SITO, à l’image du Lumiclub de chez Lumière, cet appareil à tube rentrant est une curiosité. Mais il est à tube-objectif-obturateur amovible. A double format (6x9, 6x6), René Royer s’orienta très vite vers d’autres modèles, renonçant à son Altessa. Et tel qu’il est, c’est sans doute l’un des boitiers les plus originaux, qui fait, aujourd’hui, la joie et la fierté des collectionneurs.

Merci René.

samedi 22 novembre 2008

Entre Mairie, Cassine et Plo de Grave


Les Industries RAUCOULES:

Les ballots de chiffons de l’entreprise Raucoules sont visibles à droite de la carte. Ici travaillent dans la poussière une trentaine de trieuses de chiffons. Leurs cheveux sont noués dans des foulards ; les balles de débris d’étoffes sont gigantesques : un treuil grinçant les grimpe au 1er étage de l’entrepôt. Le contremaître Albert Pagès, commande les manœuvres.
Les charrettes sur la gauche de la gendarmerie sont issues de l’atelier du forgeron Viguier.

Les Industries RAUCOULES, sur la place de la Mairie (place Jean BUGIS) étaient une entreprise de retraitement des vieux chiffons provenant de différentes régions, d’Algérie même, ce qui n’était pas sans poser quelques petits problèmes: en effet des insectes indésirables venaient souvent perturber le travail des ouvrières.

Les chiffons étaient triés puis effilochés avant d’être séparés par carbonisation. Puis venait le cardage, la teinture, avant l’expédition dans les usines de filature. Une centaine d’ouvriers et ouvrières travaillaient à cette usine qui ferma en 1958.

Elle eut pour directeur M. RAUCOULES, BRETON et BIROU et au secrétariat, entre autres, Mme Renée LAGARDE. M. Raucoules eut pendant longtemps un chauffeur nommé David BLAVY.
Du côté de la poste ou de la Cassine :

A peu de distance de là, la rue de La Cassine. Un vieux dictionnaire (que me montra le Colonel Raymond ABRIAL) nous donne la définition du mot cassine: « petite maison isolée au milieu des champs où l’on peut se retrancher et s’embusquer, et par extension, petite maison de plaisir hors de la ville ».
Familièrement: baraque, mauvaise petite maison, établissement mal tenu.

Extrait du la délibération du Conseil Municipal de Dourgne du 25 mai 1905:

Un projet de création d’un atelier public de distillation voit le jour. Mais il n’est pas accepté par le Conseil Municipal à cause de la situation financière du moment. Une demande de renseignements supplémentaires est faite par le Conseil à M. le Receveur des contributions directes de Puylaurens.
La Poste de Dourgne était au 19ème siècle, Rue de Rome, puis au début du 20ème, Rue de la Cassine (aujourd’hui Rue du Général Leclerc ancienne maison Terras), puis à nouveau Rue de la Cassine (ancienne maison Bardou) et depuis quelques années, dans l’ancienne école communale de filles, sur la Promenade.
Dans cette même rue, autrefois, ce tenait le marché aux veaux attachés au mur du parc de madame Louis.
La Poste :
Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal de Dourgne du 6 juin 1898:

Une étude d’installation d’un réseau téléphonique dans la région, auquel pourrait être reliée la commune de Dourgne est déposée.
Le coût fixé par l’Administration des Postes en est de 14000F pour Sorèze et Dourgne.
Mais la commune de Dourgne, déjà munie d’un bureau télégraphique, peut correspondre avec les diverses localités. « Elle ne peut rentrer, vu son état financier, dans les dépenses qu’occasionnera cette installation et est d’avis de ne pas faire partie du réseau. »

Le 25 mai 1905, les habitants de La Rivière et En Calcat se plaignent du retard de leur courrier. Leur correspondance arrive souvent 24 heures après celle du village; une lettre arrivant par le courrier de midi, ne peut leur être distribuée que le lendemain à 11h ou 12h.
En conséquence, ils demandent la nomination d’un troisième facteur rural.
Le bâtiment de la poste de la rue de la Cassine date de 1953, après avoir siégé place de l’église, elle était alors tenue par Mlle CLAMOUS.
A suivre.

lundi 3 novembre 2008

Un air de famille : le gaulois Gallus de Courbevoie et le teuton Foth de Berlin.

Avant la WW2, en Gaule, il y avait la marque Gallus qui fabriquait à Courbevoie des foldings à plaques ou à pellicules, des stéréos, tous avec une solide réputation de qualité.

De l’autre côté du Rhin, il y avait à cette même époque, la Foth Fabrik & Co qui sortait à Berlin des appareils très divers comme le 6x6 Foth-Flex, les foldings 6x9 luxe gainés de cuir façon croco et aussi des petits appareils au format 3x4 appelés Derby, un ersatz de Leica.

En 1938, il ne faisait vraiment pas bon être juif à Berlin, c’est sûrement pour cette raison que notre Foth se retrouva en France pour essayer de continuer la fabrication de ses appareils.
Gallus sauta sur cette opportunité, et le résultat de cette entente fut la fabrication par cette marque française, du Derby de Foth.
Le Derby-Gallus français est, au début, la copie presque conforme de son ainé allemand : seul l’objectif Foth a été remplacé par un Saphir Boyer bien de chez nous. Sinon c’est le même petit appareil pliant à tendeurs au format 3x4 équipé d’un obturateur à rideau du 25ème au 500ème de seconde.

Rare de chez rare, ce Foth-Derby, made in Paris, France, « une éphémère et confidentielle version à télémètre couplé », d’après P.H. Pont, que j’ai déniché sur un site web grand public de petites annonces (content Bernard !).

Bientôt, le nom de Foth disparut complètement et Gallus modifia, enfin, l’aspect de son Derby. Ce qui nous valut d’abord le Derby-Lux puis très rapidement le DERLUX.
Tout l’appareil est en aluminium poli, sans aucune peinture ou gainage. La plaquette avant, qu’il faut tirer pour opérer, est reliée au corps arrière par un petit soufflet et des ciseaux très rigides. L’objectif est un Gallix 3,5 de 50mm, à l’arrière se trouve une grande table de profondeur de champs percées de fenêtres rouges et vertes, destinées à lire les numéros, selon le film utilisé, ortho avec papier rouge ou panchro avec papier vert : un très bel appareil, très original qui avait, hélas pour lui, la malchance d’être au format 3x4.

En 1950, l’heure est au 24x36, on rêve de couleurs, de diapos, de formes nouvelles, le Gallus cessa de chanter.

lundi 20 octobre 2008

Que la lumière soit, et la lumière ne fut pas toujours.


Suite à l’implantation de cette usine, il a fallu établir un règlement pour la concession des lampes électriques, en voici les principaux points:

- les lampes concédées par la commune sont de deux types: lampes de 15 ou de 10 bougies.
- les frais d’installation sont à la charge des particuliers.
- la concession est d’un an minimum, du 1er janvier au 31 décembre.
- des concessions pourront être prises en cours d’année tant qu’il restera des lampes disponibles. - le renouvellement de la concession se fera par tacite reconduction, l’annulation devra être déclarée en mairie 3 mois avant la fin du contrat.
- le prix des lampes de 16 bougies est fixé à 3 francs par an, celui des lampes de 10 bougies à 2 francs. Le renouvellement des lampes usées ou cassées est à la charge des particuliers.
- le montant de la concession pourra être payé par trimestre, semestre ou à l’année mais d’avance.
- tout concessionnaire qui aura augmenté la puissance de sa lampe ou qui en aura utilisé deux alors qu’il n’a droit qu’à une perdra le droit de la concession et il sera néanmoins obligé de payer le montant de l’année entière.
- la municipalité s’engage à fournir de la lumière une demi-heure avant le coucher du soleil jusqu’à 11h du soir régulièrement. Durant l’hiver elle fournira en plus de la lumière à partir de 4h30 du matin jusqu’à une demi-heure après le lever du soleil.
- aucun recours contre la commune ne pourra être fait par les particuliers; si, pour une raison de force majeure, ils venaient à manquer de lumière, le nombre de journées serait alors remboursés.
- les lampes des particuliers devront être prises à la mairie; il est expressément interdit d’en acheter ailleurs; les lampes usées ou détériorées seront échangées nombre pour nombre.

Ce règlement surprenant a été accepté entièrement par le conseil municipal le 8 novembre 1891.


De plus, une police d’abonnement comprenant onze articles devait être lue et signée par le futur concessionnaire.
Un cahier des charges de la vente de l’éclairage électrique comprenant douze articles fut établi pour Dourgne, La Montagnarié et Fondouce.
Le règlement ainsi que la police d’abonnement ne firent pas l’unanimité dans la commune. De nombreux concessionnaires se sont plaints, critiquant divers articles.


En 1922, par suite de défectuosités de l’éclairage dues à l’usure des machines et du matériel de conduction, la question se posa d’une réfection totale de l’installation communale.
Ce projet, dont l’exécution était terminée en 1923, réglementait d’une manière très précise la vente de l’électricité au moyen de compteurs dont le nombre était strictement fixé, de manière à ne pas affaiblir le courant.
Cette nouvelle installation coûta à la commune la somme de 123.000 francs. Les recettes, (le prix de vente étant de 1 franc le KWH) s’élevaient à:
- 14.968,60 francs pour 1924.
- 15.815,70 francs pour 1925.
- 17.600 francs pour 1926.

Il y avait aussi des dépenses (traitement du préposé, amortissements et frais d’entretien), qui dépassaient souvent le montant des recettes.
Le voltage de 110 volts était passé à 90 volts par suite du grand nombre d’abonnés.

En 1928, un projet d’extension de l’éclairage est posé, il est motivé par diverses raisons:
- extension du réseau à la population rurale,
- utilisation de plus en plus de la force motrice dans les entreprises et les exploitations agricoles.
Les dépenses engendrées par cette extension ne pouvant pas être prises par la commune de Dourgne, il a été décidé de céder l’usine à une société privée.

Deux se proposèrent pour cette reprise:
- la Société Valentinoise,
- la Société Pyrénéenne.
Finalement l’électrification généralisée du pays par l’EDF eut raison de cette originale entreprise communale qui mettait Dourgne en tête des villages dotés de cette géniale invention. La petite usine électrique termina ses jours sous le poids d’un camion qui y tomba dessus au début des années 60. Seul le Bassin Haut et la petite construction en pierre nous rappellent aujourd’hui son existence.

Archives Communales de Dourgne.

mercredi 15 octobre 2008

De la diversité chez Georges CORNU

De la diversité dans les formats et donc dans les formes, on peut dire que les ingénieurs des établissements Cornu en avaient à Paris en 1934, ils en ont même eu après la guerre en 1946.
Regardez ces trois appareils, ils ont juste deux points en commun : ils sont fabriqués par la même maison et ont un préfixe identique : ONTOscope Stéréo 45x107, ONTOflex 6x9 et ONTObloc I en 35mm.
Le premier est à plaques, de couleur vert sombre, très lourd, équipé de deux 85mm Tessar de chez Zeiss : superbe, il produisait des plaques stéréo saisissantes de réalisme.
Le second est comme disait la réclame d’époque, « Le format idéal, l’appareil rêvé des amateurs et des reporters ; le seul appareil français reflex à pellicules ». Et c’était bien vrai. En plus son dos tourne pour choisir entre des photos verticales ou horizontales, malin le Cornu ! Excellent appareil, unique en son genre, l’Ontoflex connut dans les années d’avant guerre une vogue considérable.
Le petit troisième est plus jeune, quoique ses parents soient nés en 1941. C’est un joli petit compact 35mm à obturateur Coronto au 300ème et objectif Saphir Boyer de 50mm.
Tous ces boitiers sont superbement réalisés et témoignent encore une fois de l’ingéniosité de nos constructeurs.
Ets G. CORNU Fils, constructeurs, 175, rue des Pyrénées, 175, Paris XX.

samedi 11 octobre 2008

Dourgne inaugure la fée Lumière en 1892


C’est en 1890 que le Docteur AUGUSTE JAURES fit construire, sous les ruines du Castellas, une usine pour la fabrication d’énergie électrique.
Les turbines, produisant le courant, étaient actionnées par les eaux du Taurou retenues par un barrage que l’on appelle le Bassin Haut.
Dourgne fût une des premières communes à être équipée d’une telle installation, chaque maison possédait trois ampoules. Cette usine a été inaugurée le 2 juin 1892. A cette fête communale, présidée par M. JOSIER, préfet du Tarn, ont assisté plusieurs fonctionnaires de l’arrondissement, les autorités de la ville de Castres, au milieu d’un nombreux concours d’habitants des communes voisines et des habitants de Dourgne.
M. RAUCOULES, maire de Dourgne, ne négligeant rien dans ce qui peut intéresser les habitants de sa commune, a voulu réunir dans un banquet, les principaux élus de la commune et ceux de l’arrondissement qui avaient répondu à son appel. La musique de l’école d’Artillerie a apporté son brillant concours.
Durant un certain temps, c’est Joseph COLOMBIE qui était chargé de l’entretien des machines. Alors qu’il effectuait une réparation au château de Limatge, un dimanche de 1937, un jour de violent orage, il mourut électrocuté. Alfred LAGARDE qui l’avait emmené avec sa Citroën B12, le retrouva pendu aux fils.

Son histoire :
Le 27 septembre 1891 est signé à Dourgne un traité pour l’établissement de l’éclairage électrique entre le docteur Auguste JAURES adjoint au maire et Ms. GREZES et PIQUES ingénieurs constructeurs à Toulouse. Ce travail fait suite à un projet d’électrification daté du 17 septembre 1890.
Les deux ingénieurs étaient responsables de l’installation d’un ensemble de production électrique comprenant:
- la construction d’un barrage de dix mètres de haut.
- la construction d’un bâtiment pour les machines et le logement du gardien ainsi qu’une écurie et remise.
- la mise en place d’une conduite en fonte destinée à amener l’eau du barrage à la turbine.
- la mise en place d’une turbine avec ses accessoires.
- la mise en place de deux dynamos et leurs accessoires pouvant alimenter 240 lampes de 16 bougies.
- le branchement électrique de l’usine à la ville.
- la fourniture et la pose de 30 lampes dans les lanternes existantes, de 20 lampes à placer sur des consoles, et 2 lampes à arc de 200 bougies.

L’installation devra être prête à fonctionner dans un délai de trois mois à dater de la commande. L’article 3 du traité stipule aussi que les ingénieurs travailleront à leurs risques et périls mais auront observé toutes les prescriptions du décret du 15 mai 1888 relatif aux entreprises d’industrie électrique.
Le fonctionnement du matériel est garanti quatre ans à dater de la mise en marche de l’usine.

Cette installation coûtera 28.000 francs à la ville de Dourgne.

A suivre bien sûr...

mercredi 1 octobre 2008

Pour qui le LUMICLUB ?

Mais qui, en 1951, avait l’originalité d’acheter un appareil photo comme le LUMICLUB. Il est énorme, très lourd, et d’un emploi pas franchement pratique. En effet, c’est une « belle pièce » en aluminium poli, gainé de cuir véritable. La mise en batterie de l’objectif se fait par un tube rentrant chromé et le déclanchement est impossible tant qu’il n’a pas été tiré et verrouillé. L’avancement du film se fait par un levier découpé dans le carter supérieur, le déclenchement par une gâchette située au bas de la façade avant, un véritable parcours du combattant manuel.
Qui pouvait s’encombrer d’un tel phénomène, issu de la marque LUMIERE, mais qui n’avait rien à voir avec les autres beautés de la société Lyonnaise : très peu de monde, car ce fut un échec commercial et du coup, aujourd’hui, une rareté.

Et c’est bien là l’intérêt de cet appareil hors du commun, complètement fabuleux : au départ il y a PONTIAC, une autre marque française créée dans les années 1937/ 38 par un certain Laroche. La « première marque française » inonde le marché de publicité avec ses BlocMétal, Lynx, Super Lynx et autres BabyLynx avant de s’éteindre au début des années 50 avec un ultime projet qui ne verra jamais le jour : le Versailles.

Les travaux pour fabriquer le Versailles étaient déjà bien avancés et en particulier le moule du boitier, en fonte d’aluminium injectée, était réalisé. Ce genre de moule, complexe comme celui du Versailles coûte très cher. Lumière le racheta lors de la liquidation et cela nous valut note curieux Lumiclub.
Il est fièrement équipé d’un Flor-Berthiot 3,5 de 75mm sur un obturateur Royer allant de la pose au 300ème. Lumière utilisa timidement les deux viseurs (prévus pour un télémètre par Pontiac), l’un pour la visée à hauteur d’œil, l’autre à réflecteur à hauteur de poitrine.

Quel boitier, bon Dieu !

vendredi 12 septembre 2008

Petites histoires d'ardoisiers

En mars 1904, éclata une grève des ardoisiers qui réclamaient une augmentation de 0,25f pour une journée de 8 heures. On put les voir descendre à Dourgne en cortège avec des drapeaux rouges et en chantant, sur l’air de la Carmagnole, ces paroles en patois:

« Uno Arfountolo, escoutas pla,
Uno Arfountolo, escoutas pla,
Uno damo voulio sembla,
Mès es qu’un vielh fagot... »

Toutes ces paroles étaient en fait destinées à la femme du patron d’alors (M. FABRE) qui, parait-il, influençait beaucoup son mari. Elle venait d’Arfons, ne savait presque pas parler le français mais se faisait passer pour une grande dame, ce qui ne plaisait pas toujours aux pauvres ardoisiers qui subissaient souvent ses décisions.
Pendant qu’ils faisaient grève aux ardoisières, un peu plus tard, les ouvriers employaient leur temps à travailler à la construction de l’abbaye Ste Scholastique.

Le transport de l’ardoise de toiture se faisait, bien évidemment, avec des charrettes tirées par des vaches ou des boeufs. Elles étaient souvent entreposées au bout du faubourg en attente de traction. (voir carte postale)

Ce transport était effectué par les agriculteurs locaux qui n’avaient plus de travail, l’hiver ou après les moissons. Ils ne pouvaient faire qu’un voyage par jour et ne transportaient que 15 toises (60m²)
Sur le chemin d’accès à la carrière, les ouvriers avaient découvert un filon de grès. Cette pierre, découpée, était utilisée pour affûter les outils de taille et même, beaucoup plus tard, les disques en tungstène et diamants.
Différents chantiers s’étageaient dans la carrière à ciel ouvert:

- sur le coté nord: les chantiers de St-Ferréol, du Bureau, de la Forge et de la Cuisine.

- sur le coté sud: les chantiers du Peuplier Haut, du Peuplier Bas, de Port-Arthur et de la Sauzo.

A la fin du siècle dernier, pour couvrir l’usine textile de Lastours, les ardoisières de Dourgne, qui employaient alors plus de cent ouvriers, détachaient leurs équipes de couvreurs auxquels s’ajoutaient les charpentiers et les ferblantiers pour un travail en commun.

A suivre encore...

mercredi 10 septembre 2008

Un appareil atypique : Le SEMFLASH

En 1954 l’idée de la société SEM était simple, animer le rayon « travaux photo » des revendeurs durant les périodes creuses en proposant à la location un appareil permettant aux amateurs de flasher à domicile. Mais très vite, le SEMFLASH se retrouva dans les catalogues des professionnels mais aussi dans celui du grand public.
L’énorme avantage de cet appareil était de ne plus se casser la tête avec les calculs de distance et de nombre-guide, il suffisait de mettre au point, puis de reporter sur la couronne de l’obturateur un chiffre et le tour était joué. Avec le modèle couplé, cette dernière manœuvre n’était même plus nécessaire.
La réclame d’époque disait ainsi : » SEMflash présenté en mallette, indispensable pour la location, le reportage, l’industriel, etc. » Le SEMflash classique était proposé à l’époque 46.800F, le couplé à 57.600F.
Dans sa mallette en bois recouverte de simili cuir, on pouvait ranger non seulement son appareil mais aussi 6 bobines 120, des accessoires comme un filtre ou un pare-soleil, malins les gars de la SEM.
Un peu de technique maintenant : le SEMflash est un SEMFLEX sur le côté duquel est fixé à demeure un flash électronique alimenté par secteur. Il ne possède qu’une seule vitesse parfaitement synchronisé à l’éclair ; avec la mise au point faite, un chiffre lui correspondait il suffisait de reporter sur la bague avant ce chiffre pour régler l’ouverture du diaphragme. Sur le modèle « couplé », la mise au point réglait aussi l’ouverture : toute erreur était alors impossible.
Encore une fois notre industrie photographique se distinguait particulièrement puisque le SEMFLASH a été le premier appareil au monde doté d’un flash électronique monté à demeure. On sait quel avenir cette formule était appelée à avoir…
Et donc encore une fois Cocorico !!!!!

samedi 6 septembre 2008

Dourgne, le pays de l'ardoise.

En 1888, à Dourgne, des règlements précis régissent l’exploitation des ardoisières communales. Une commission mi-partie de conseillers municipaux et d’ardoisiers délimitera les concessions. Le transport des déblais, proportionnera les surfaces concédées au nombre d’ouvriers employés et à la qualité d’ardoise extraite.
Cette exploitation de l’ardoise à Dourgne remonte, dit-on, à l’époque romaine. Il est difficile aujourd’hui de dater avec précision le début de l’exploitation des ardoisières de Limatge, lieu appelé autrefois « l’Alleu del Fossat ».
En 1885, plusieurs exploitants travaillent sur divers chantiers, ils se nomment:
-Auguste FABRE à Limatge,
-Mathurin FABRE,
-FONTES,
-SEGUIER,
-VEYRIE,
-BOYER.
En 1887 viennent s’ajouter à cette liste: ALBERT, ALBOUI, ARMAND, AUDIE, AUGE, BENAZETH, BERTOUMIEU, BETEILLE, BONAFOUS, BONNET, BOUISSET, CARRIERE. L’annuaire du Tarn de cette année ne précise pas les différents lieux d’exploitation.
Ce qui est intéressant de constater, c’est le nombre impressionnant d’exploitants pour une même commune, et le peu de toiture d’ardoises dans le pays, les abbayes n’ayant vu le jour que quelques années plus tard.
En effet, à l’aube de ce siècle, ils sont plus d’une centaine, 109 exactement, à travailler à la carrière de Limatge, venant de Dourgne, mais aussi d’Arfons, de St-Amancet, de Massaguel; c’est à pied qu’ils rejoignaient le matin comme le soir le lieu de travail ou leur foyer.
Ils n’oubliaient pas, même après une dure journée de labeur, de cultiver quelques légumes à la belle saison dans leurs "bouzigues" (jardins) implantées de part et d’autre du chemin d’accès à l’ardoisière; ils rentraient avec la nuit, en laissant traîner leur bâton ferré avec un bruit caractéristique, un gros fagot de bois sec sur les épaules. Le temps était bien employé.
A suivre...

jeudi 4 septembre 2008

En tête des 6x6 français, le SEMFLEX.

Dans une des premières proses sur les appareils je vous ai avoué ma préférence pour les appareils français et notamment pour les FOCA. Il est une autre marque, française également (sans chauvinisme), qui est tout aussi passionnante par la qualité et la diversité de ses créations, c’est SEMFLEX.
La Société des Etablissements Modernes de Mécaniques est créée après la 2ème guerre mondiale à Aurec, dans la Haute Loire, par Paul ROYET et Claude FORGE. Peut-on faire un parallèle entre ces deux techniciens français et leurs homologues allemands, FRANKE et HEIDECKE, qui, plus de dix-huit ans plus tôt, créaient le fameux Rolleiflex, la tentation est grande. Mais, si le SEMFLEX fut une réussite tant sur le plan technique que commercial, il faut bien reconnaître qu’il n’atteindra jamais les performances de son concurrent allemand, et pourtant…
En mai 1948, la presse photographique annonce la très prochaine sortie par l’usine d’Aurec, d’un reflex 6x6 à deux objectifs, de très grande classe, la réclame de l’époque n’était pas loin de la vérité car le SEMFLEX a été un superbe appareil. Il se déclinera en deux grandes catégories de boitiers, les « Standard » et les « Otomatic », à bouton et à manivelle de rembobinage du film, catégories se divisant elles même en plusieurs modèles.
Tous sont équipés d’objectifs Berthiot, Angénieux ou plus rarement Tourret-Narat. Les obturateurs sont des OREC, traduction phonétique du nom de la ville d’Aurec.
Des Semflex « spéciaux » furent proposés au public : « Semflex joie de vivre », pour ne pas s’embêter avec la technique, Semflash, en location chez les revendeurs, pour les grandes occasions de la vie et surtout Semflex Studio à objectifs longues focales fixes, la riposte de Sem au Rex-reflex.
C’est un Sem Studio 2 Oto (type 38) que je vous propose sur la photo illustrant cet article, il est équipé d’une platine comportant pour la visée un 150mm f : 3,9 Berthiot et pour la prise de vue un 150mm f : 5,4 de la même marque. Il porte le n°433529. Fabriqués entre 1962 et 1966, ces appareils, comme leur nom l’indique, étaient spécialisés pour le portrait et autres prises de vues exigeant un cadrage serré, ils étaient principalement utilisés par les professionnels.
En 1972, apparut la dernière série des Semflex avec obturateur Synchro-Compur : rareté aujourd’hui.
On ne se lasse pas de manipuler un SEMFLEX, ils sont, aujourd’hui, toujours autant prisés par les collectionneurs, ils sont, eux aussi, les dignes représentants d’une industrie photographique française mais éphémère. (Voir le remarquable livre de P.H. Pont aux éditions Foto Saga, « Sem et les Semflex »).

lundi 1 septembre 2008

Dourgne fin 19ème, quelques dates encore :


1873: alors que l'on dénombre 1749 habitants à Dourgne, le 1er pèlerinage à St Stapin est organisé le 17 août.

1874: dès le 1er janvier est fondée la Société de Secours Mutuels de St Stapin, cette même année vit la naissance de mon arrière-grand-mère, Marie FERREOL, qui épousera plus tard Jules LAGARDE.

1885: les 27 et 28 décembre, la statue de St Stapin est érigée sur le rocher de l'Abbade.

1888: une nouvelle croix en fer est mise en place et bénie sur le Désert de St Ferréol, le 21 mai.
Des règlements précis régissent l’exploitation des ardoisières communales.
Une commission mi-partie de Conseillers municipaux et d’ardoisiers délimite les concessions et le transport des déblais, proportionne les surfaces concédées au nombre d’ouvriers employés et à la quantité d’ardoises extraites.

1889: les 4, 5, 6 août, arrivée de la relique de St Stapin à Dourgne en provenance de St Denis de la Croix Rousse de Lyon. Dès cette période, le prénom de Stapin est très souvent donné aux nouveaux nés; on peut rencontrer dans le village ou sa campagne proche: Stapin AUGER, BESOMBE, BONNET, BOUISSET, COUZINIER, RAYSSEGUIER, TRENTOUL, ainsi que Marie-Stapine JAURES, CHABAL...

1890: la première pierre de l'abbaye d'En-Calcat est posée le 15 janvier.

1891: la première pierre du couvent de Ste Scholastique est posée le 5 juin.

1894: le 1er juillet est instauré le règlement concernant le nouveau corbillard construit par M. HOURTAL, dit « Lamic ».

1899: les premières démarches pour la construction de la gare de la Société des Voies Ferrées Départementales du Midi (V.F.D.M.) sont effectuées le 14 mars par M. RAUCOULES, maire.

Le premier juin de cette année qui voit la fin du siècle, eu lieu à La Roque, la naissance de mon grand-père George, Alfred. Sa mère, Marie Ferréol, ne voulant pas que son prénom soit mal prononcé par le patois local, qui aurait transformé le George en un "Tsordï", opta pour son deuxième prénom, Alfred. Cela n'empêcha, pas 23 ans plus tard, Renée Claude, ma grand-mère, d'appeler son mari "Fred".

samedi 16 août 2008

Un REX REFLEX pour Roland M.

Durant près de dix ans, chaque fois que nous nous rencontrions sur les brocantes ou autres vide-greniers, Roland se hâtait de me poser toujours la même question : « Alors, as-tu trouvé un Rex Reflex ? » et chaque fois je lui répondais, hélas, par la négative. Cet appareil des années 50 étant effectivement assez rare. Aujourd’hui, un REX REFLEX B2 et un REX REFLEX Standard s’exposent fièrement dans ma vitrine, mais Roland n’est plus là pour les admirer, c’est un peu pour lui que je vous présente cet appareil d’exception.
Le Rex Reflex 6x6 à deux objectifs est un appareil de haute précision fabriqué par la société française PHOTOREX à St Etienne, il est annoncé dès 1949 mais ne verra le jour qu’en 1951. La grande innovation qui fit qualifier le REX REFLEX de révolutionnaire, c’est qu’il était possible de remplacer la platine porte-objectifs par une autre, comportant des focales plus courtes ou plus longues. A ce jour aucune marque, même pas la Franke & Heidecke qui fabrique le fameux Rolleiflex, ne peut présenter un tel modèle.
Le Rex Reflex de la photo que j’aurais tant voulu montrer à Roland est quant à lui équipé pour la visée d’un anastigmat Rex 70mm f : 2,9 et pour la prise de vue d’un Angénieux 75mm f : 3,5. La finition en est très poussée, ses parties métalliques sont soigneusement chromées et il est recouvert de cuir véritable à gros grain : une pure merveille.
Précurseur, on peut véritablement dire que le REX REFLEX l’a été, il a fallu attendre 1953 pour voir arriver un premier concurrent sur le marché, le SEM STUDIO, 1957 pour le MAMIYAFLEX C et 1959 pour le Télé Rolleiflex : Bravo monsieur André Grange, salut Roland.

vendredi 15 août 2008

Les artistes de Dourgne s'exposent encore...

Pour le plaisir, encore quatre photos de l'exposition des "Artistes et artisans du pays de Dourgne", dont deux des tapisseries signées DOM ROBERT, invité permanent chaque année et deux de Jean Louis RAYMOND.







jeudi 14 août 2008

Un petit détour par Dourgne…











Une fois n’est pas coutume, oublions pour un instant les appareils photo anciens et l’histoire du village, pour nous intéresser à l’exposition des artistes et artisans du pays de Dourgne, la 37ème du nom, présentée dans la salle Raymond Abrial de l’Hôtel de ville.
A côté du grand Dom ROBERT, tapissier de renommée internationale, un certain Octave VIRGOS, expose ses toiles en invité d’honneur.
Ce directeur d’école primaire mazamétain, nous explique la brochure de l’exposition, aujourd’hui retraité, est un touche à tout de génie. Exposées dans de nombreux salons, notamment au Salon des Indépendants de Paris, ses œuvres ont été couronnées par de nombreuses récompenses dont la médaille d’or de la ville de Cannes.
D’autres artistes s’exposent à ses côtés, j’ai remarqué Jean Louis RAYMOND du village (du Baylou pour ceux qui connaissent), et ses superbes sculptures en plâtre-bois.
Une visite s’impose donc, allez-y avant le 24 août, jour de la clôture ; ce serait dommage de rater aussi, le sourire de Ludivine.



samedi 9 août 2008

Un ELJY Club pour madame

135000 exemplaires de ce sublime appareil furent fabriqués par la maison Lumière entre 1937 et le début des années 60. Tous, hélas, ne sont pas comme celui de la photo, recouvert de… crocodile. La clientèle féminine était visée naturellement, un rare présentoir représentant un visage de femme était donné aux revendeurs pour sa promotion : le face à main photographique.
Dès sa sortie en 1951, l’ELJY Club se vend bien, Lumière le propose en version classique noire, mais aussi en version « luxe » gainé de cuir blanc, jaune, vert, bleu marine, rouge et grenat.
C’est un vrai 24x36, mais il n’utilise pas le film 35mm perforé, les ingénieurs ont créé pour lui une pellicule spéciale à papier protecteur numéroté avec laquelle on peut faire huit vues.
En 1960, les photographes amateurs ne veulent plus surveiller un numéro dans une petite fenêtre rouge et c’est la fin de cette belle aventure qui aura durée plus de 20 ans.
Un magnifique livre intitulé « Histoire des appareils français, Période 1940-1960 », écrit par Bernard Vial aux éditions Maeght, raconte l’histoire de cet Eljy, et bien d’autres encore.

Encore un bel exemplaire de la technique photographique française d’après guerre, la marque Lumière a réalisé d’autres appareils aussi sublimes que cet ELJY Club et notamment le LUMICLUB 6x6, le STERELUX 6x13, le LUMIREFLEX, le LUMIREX III avec optique Angénieux et le très recherché ELAX II à objectif Flor.

Les réclames de l’époque ne précisaient-elles pas qu’il n’y avait "pas de photo sans Lumière…"

lundi 4 août 2008

La fête de la Saint Stapin à Dourgne

Comment ne pas parler, cette semaine, du Saint protecteur de Dourgne, lui qui domine fièrement le village du haut de son rocher depuis le 27 décembre 1885. De tout temps, Saint Stapin fut honoré dans la commune, mais aussi à Massaguel et en d’autres lieux encore. Cette semaine, le 6 août exactement, Dourgne glorifie son saint: c'est la fête.
Stapin serait né, dit-on, au début du VIIème siècle dans un hameau près de Dourgne appelé En Lanet. Ce hameau garde le souvenir de cette naissance au lieu-dit Les Mirgues ou Les Mourgues.
Stapin préfère la vie érémitique aux plaisirs de la vie courante et pour cela, il décide de vivre seul sur un plateau désertique appelé aujourd’hui Désert de St Ferréol.
Très vite sa popularité augmente, il est connu pour sa sagesse et surtout pour ses guérisons; l’histoire ou la légende nous dit qu’il guérissait les goutteux, mais aussi les infirmes et les malades de toutes sortes; on venait ainsi le consulter de très loin.
Au milieu de sa vie, peut-être vers l’an 685, il est sollicité pour devenir l’évêque de Carcassonne, cette idée lui fait peur, on vient jusqu’à Dourgne pour le chercher, il se cache alors dans les grottes de la région, notamment dans le Trou Cruzel.
On le décide enfin, mais il ne peut résister à l’attrait de ses montagnes qu’il vient revoir souvent. Sur son chemin, entre Dourgne et Carcassonne, il se repose à Ventenac, petit village de l’Aude qui le vénère encore aujourd’hui.
Il quittera son poste quelques années avant sa mort pour revenir dans les montagnes de Dourgne.
Sur la carte postale illustrant cet article on peut voir le Faubourg dans les années 60, sous la statue de St Stapin restaurée, on reconnaît les voitures garées : la Renault 4L de Raymond Durand, l’Aronde de Max Bugis, la DS de la famille Perez, la 2 Chevaux Citroën de Jean Azam et le vélo de M. Mialle.
C’est le quartier qui a vu les premières années de ma jeunesse, c’est le temps de pépé Ernest et des feux de la St Jean en haut du faubourg ; qu’elles merveilleuses années avons-nous passées ici.
Stapin que Dourgne honore
D’un culte solennel
Veille sur nous, ah ! veille encore,Protège-nous du haut du ciel, etc, etc...

mardi 29 juillet 2008

Le premier des reflex 24x36 français...

"Cet appareil rassemble les denières techniques photographiques", disait la pub de l'époque, nous sommes dans les années 50 et l'heure est au reflex. Après Nikon, Canon, Asahi au Japon, Agfa, Voïgtlander en Allemagne, l'O.P.L. va sentir le vent du télémétrique tourner et s'engage dans l'aventure du reflex. Fabuleux calculateurs optiques, les ingénieurs de la marque française, ont été aussi des acharnés du défit, des obsédés de la difficulté. Le premier FOCAFLEX est présenté en 1958 à la Photokina de Cologne, les originalités de l'appareil sont remarqués par tous. Le premier sort en 1959, en même temps que le Nikon F et le Canonflex, et il est deux fois plus cher.
Celui représenté sur la photo est un modèle I, fabriqué entre 59 et 62, il est accompagné de sa notice technique, d'une sympathique publicité d'époque, de filtres divers dont deux dans de jolies protections de cuir fauve.
Le FOCAFLEX est équipé d'un obturateur central ATOMS avec retardateur qui culmine au 250ème, ce mécanisme s'avèrera fragile avec le temps. Son objectif est un OPLAR-COLOR 2,8 de 5cm à quatre lentilles: superbe !
Ce boitier aura d'autres grands frères, un FOCAFLEX Automatic à cellule couplée et un FOCAFLEX II à objectifs interchangeables. Il y aura même un projet de FOCAreflex à prisme, qui ne verra jamais le jour.
Il n'empèche qu'avec le SAVOYFLEX de M. Royer, les FOCAFLEX auront, durant quelques années, représenté dignement l'industrie photographique française. Cocorico!!!!

jeudi 24 juillet 2008

A apprendre par coeur pour la prochaine fois !!!

Aujourd'hui, pourquoi pas, j'ai envie de vous proposer quelques dates sur l'histoire du village, des dates qui me paraissent sympathiques et intéressantes , rien de hautement intelectuel, mais suffisament significatives pour être retenues. Alors bon voyage dans le passé.

1808: nous relevons dans la Revue du Tarn de juin 1876 les écrits suivants: " à Dourgne, en 1808, dans l'extraction d'une carrière de marbre, des ossements humains fossiles ont été trouvés; étant alors à l'école de Sorèze, je me souviens très bien que notre professeur de géologie nous conduisit sur les lieux et que je vis un fragment de tibia et toute la tête d'un homme pétrifié, parfaitement conservé. Je me rappelle que les dents étaient encore dans leurs alvéoles, que la suture sagittale du front présentait encore les dentelures qui unissent les os, enfin je me souviens que l'intérieur de la tête était rempli d'une matière pierreuse. Ce débris fossile si intéressant, fut trouvé au milieu d'un bloc de marbre. L'ouvrier qui avait fait cette découverte la porta à Beaucaire, où il la vendit pour une balle de mouchoirs."

1810: la chapelle de St Ferréol, détruite durant les dures heures de la Révolution, est reconstruite.

1828: 2300 habitants sont recensés à Dourgne.

1830: une demande d'un bureau de distribution des postes est déposée le 2 février.

1833: M. CASSANAC, maire de Dourgne, inaugure le cimetière de Fondouce; celui de St Antoine est abandonné. On exécute la route N° 20 de Soual à En-Calcat, et la route N° 21 de Dourgne à Sorèze.

1848: le grand marronnier près des arcades, l’Arbre de la Révolution, est planté.

1849: M. le Maire soumet, le 28 mai, au conseil municipal, le projet sur l'ouverture d'un chemin communal qui relierait la chapelle du vallon et les carrières communales au village.

1852: la Pension SAUSSOL, école secondaire sise dans la Passade Basse tenue par les religieux Marianistes, est fermée.

1853: le projet de construction d'une tribune dans l'église St Pierre voit le jour.

1864: "guérison par St Stapin" de Marie-Marguerite MARTY, dite « la Mayotte ». Le premier harmonium est installé dans l'église paroissiale le 1er juillet.

1865: les premières démarches pour l'obtention d'une ligne télégraphique sont faites.

1866: un corps de sapeurs-pompiers est créé.

1867: une mission est donnée à Dourgne par les pères capucins FULGENCE et REMI; en souvenir de cette mission, une statue de la Vierge est installée sur la colonne de la fontaine du faubourg. On change également la grande croix de la Promenade.

1869: l'église de St Stapin est réparée et agrandie.

1872: la municipalité ne devra pas adresser moins de quatre lettres au préfet du département pour lui faire admettre que les terrains communaux sont profitables gratuitement aux usagers tant qu'ils les occupent.

A suivre...

mardi 22 juillet 2008

Une merveille de technologie "made in France"

C'est toujours un véritable bonheur de toucher ou tout simplement de regarder un tel appareil construit par les usines O.P.L. (Optique et Précision de Levallois), celui-ci est un FOCA Universel R, ou FOCA UR, équipé d'un fantastique OPLAREX 1,9 de 5cm. Construit en alliage d'aluminium moulé, gainé de skaï noir, il date de 1959, rendez-vous compte il a presque 50 ans !
Il est accompagné ici par un téléoplar 4,5/13,5cm et un oplar 2,8/5cm, tous couplés.
Un viseur multifocal à tourelle est fixé sur sa griffe, c'est un des meilleurs viseurs jamais fabriqué au monde. On peut aussi apercevoir derrière l'appareil une table de pose en aluminium sérigraphié, elle est marquée "FOCA-4 rue Scribe Paris". Quelques filtres FOCA dans leurs boites d'origine complètent la photo et l'universalité du système.
Je vous reparlerai des FOCA, et notamment du FOCA Sport et du FOCAFLEX, de merveilleuses créations françaises des années 50/60.
Bien sûr, la gamme FOCA n'est pas aussi étendue ni aussi prisée que le "modèle" allemand, mais elle demeure un sujet de collection passionnant, accordant de belles satisfactions aux collectionneurs focaïstes acharnés.
Merci M. de Gramont.

lundi 21 juillet 2008

Aux origines, peut-être, du village:

D'après Théophile AZEMAR, écrivain local du 19ème siècle, Dourgne est désigné dans les chartres sous différents noms: Dorniam, Dorinianum, Durnanum Castellum.
Nos ancêtres les Gaulois habitèrent très certainement le site, des vestiges de colonisation romaine sont connus à Contrast, au Plolis ou St Chipoli et à Bernicault.
La Fontaine de Moniès, au fond du Baylou, était très certainement connue et utilisée par les druides Celtes pour leur culte des Dieux et de la nature, n'étaient-ils pas déjà des moines, (moniès).
Emile JOLIBOIS, archiviste du Tarn, écrivait dans l'annuaire du département en 1862, "qu'on nous permette encore de classer parmi les monuments celtiques les pierres percées de St Stapin, car pour les archéologues, la légende de ce saint n'est qu'un mythe ancien rajeuni par le christianisme".
Le "Camis das Roumious" ou "Cami Saïssagués" de Massaguel à Lampy, était une voie romaine qui partait plein sud de la grande Route Romaine passant par Viviers, Verdalle, St Amancet; on peut en voir encore certains tronçons recouverts de gros pavés très grossiers sous la carrière, rejoignant l'ancien chemin des crêtes qui conduit au Camp Romain du Plolis (ou Plaulis) pouvant être lui même une sorte de promontoire avancé à partir duquel tout mouvement dans la plaine pouvait être observé.
Des noms de lieux pré-indo-européens (la Garro ou la Garausse pour désigner un endroit pierreux), ligures (la Calm ou Calmille pour nommer un plateau dénudé), celtes (Bernazobre, Arfons) jalonnent les étapes du peuplement primitif.
Notre région n'échappe pas à l'invasion barbare qui fait basculer l'Empire Romain. Le Haut Languedoc devint ainsi la propriété des Wisigoths puis des Francs. Ainsi trouvons-nous à 813m au dessus de nos toits, le Mont Alric, très près d'une Villegoudou qui pourrait être la ville des Goths.
Cette période de l'histoire de Dourgne est évidement très lointaine donc très floue, le Moyen-Age qui suivit nous a laissé heureusement plus de traces; c'est à cette époque que naquit
notre village.

dimanche 20 juillet 2008

Plus de 20 ans de passion pour les appareils photo.

Un appareil, puis deux, un stage photo et c'est parti, nous étions en 1987 à Montargis dans le Loiret, aujourd'hui il y en a environ 350 de toutes marques, de tous modèles, de tous formats avec, quand même, une nette préférence pour les créations françaises. Ma marque préférée est O.P.L. (Optique de Pécision de Levallois), avec ses modèles Foca: ils sont sublimes et assortis d'accessoires remarquables. Je vous en parlerai bientôt.
Celui de la photo est ce que l'on appelle une "chambre à joues", il est en bois d'accajou, le soufflet est en toile bordeaux, sans marque il date de la fin du 19ème ou tout début du 20ème siècle.
Si vous avez des infos, je suis preneur. Je vous parlerai aussi des 6x6 Semflex, Royer, des miniatures et subminiatures Sécam, Lumière, Minox, etc...
Alors à bientôt pour d'autres proses.
P.S. Ma dernière acquisition, un Nikon D40 d'occasion pour parfaire mes prises de vue qui alimenteront ce blog.
A+

vendredi 18 juillet 2008

Dourgne, mon village.

Je vous présente Dourgne, le village de mon enfance. C'est un village construit au 14ème siècle au pied de la Montagne Noire dans le sud du Tarn après avoir vécu des périodes difficiles durant l'épopée cathare. Des noms célèbres sont associés à son histoire: Jean Jaurès, Isabelle Rivière, Dom Robert et bien d'autres encore.
Ce blog, si vous le voulez, pourra vous faire vivre des épisodes de la vie de Dourgne à des époques diverses.
J'ai passé mon enfance dans cette rue, l'avenue du maquis, sous la "protection" de saint Stapin, la statue sur la montagne.
Je vous ferai aussi découvrir Dourgne aujourd'hui, c'est un village qui ne manque pas de charme.
Je vous parlerai de ma passion, les appareils photo anciens, et peut-être d'autres choses encore.
A+