lundi 7 décembre 2009

Un JAURES né à Dourgne

Par leurs actes, leurs métiers, leur attachement au village, ou tout simplement par le jeu du hasard de la vie, des hommes et des femmes se sont rendus « célèbres », et ont porté très loin et très haut le nom de notre ville, souvent malgré eux.
Sans distinction d’origine, sans hiérarchie, et surtout sans aucune considération politique, voici quelques personnages sortant de l’ordinaire dont l’action mérite d’être connue, un temps soit peu. Cette liste n’est surtout pas exhaustive et sera vraisemblablement augmenter au fil du temps.
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AUGUSTE JAURES

Il est né le 20 février 1847 à Dourgne et baptisé deux jours après avec comme parrain Auguste Chaïla et comme marraine Antoinette Veyrié. Ses parents, Antoine-Alexis JAURES et Rose-Elisabeth CHAILA sont propriétaires au village.
Son acte de mariage (archives de la commune.), nous indique qu’il épousa le 26 avril 1880 Rose-Françoise CAVAYE née le 9 février 1850 à Mazamet.
Il vécu à Dourgne où il était un médecin très apprécié. Il fonda à ce titre le Refuge ou « Maison d’Asile » en 1896, après avoir fait construire, en 1890, l’usine électrique.

Etat des Services:
- Garde nationale mobile de Tarn, médecin-aide-major stagiaire en 1870.
- Licencié le 7 mars 1871.
- Réserve de l’armée active, ambulance de la 16° Brigade de Cavalerie en 1875.
- Médecin-aide-major de 2° classe au 124ème R.T.I., 3ème Bataillon à Rodez en avril 1889.
- Rayé des cadres le 14 octobre 1893.
- Docteur en médecine de la faculté de Montpellier en janvier 1873.
a Auguste Jaures est l’auteur d’une thèse sur: « Diverses méthodes de traitement des rétrécissements du canal de l’urèthre et de leurs indications. »
Cette thèse fut présentée publiquement à la faculté de médecine de Montpellier le 6 janvier 1873.
Il fut aussi maire du village, Chevalier de la Légion d’Honneur. Il est mort à Dourgne le 23 août 1920.
A suivre avec de nouvelles figures de Dourgne...

dimanche 6 décembre 2009

Figures de Dourgne

THEOPHILE AZEMAR

Nous ne connaissons que très peu d’éléments sur la vie de Théophile AZEMAR, son père se nommait Barthélémy et est mort à Dourgne le 6 octobre 1866.

Après avoir été avocat à Dourgne à la suite de son père, en 1894, il est à Toulouse comme Liquidateur Judiciaire Expert au Tribunal Civil.
Azémar est l’auteur du fameux « Dourgne, ses Seigneurs, ses Consuls », ouvrage couronné par la société archéologique du midi de la France, avec laquelle il obtint en 1899, la médaille d’argent.
Ce livre remarquable fait référence encore de nos jours. Il nous retrace avec précision l’histoire de Dourgne des origines à la fin du 17ème siècle: il est une source indispensable et incontournable à qui s’intéresse aux origines de notre village.
Il écrivit également « Coutumes d’Escoussens » qui obtint le prix du Ministre de l’Instruction Publique en 1899.
Il est propriétaire d’une métairie près d’En-Crouzilles.
Il épousa Alphonsine Emilie GABILLON, il mourut à Toulouse le 24 mars 1905.
Dialogue entre Romain Banquet et Théophile Azémar lors de l’arrivée des reliques de St Stapin à Dourgne en 1889.

Dom Romain Banquet:
Qu’est-ce que l’on peut dire de St Ferréol et de St Hippolyte à Dourgne ?

Théophile Azémar:
Ces deux saints ont fait parti de la Légion Thébaine, des auteurs sérieux prétendent que cette légion avait été recrutée en grande partie dans les montagnes des Cévennes et du Rouergue.

Dom Romain Banquet:
Ces deux saints seraient donc originaires de la contrée?

Théophile Azemar:
Tonance Ferréol, Préfet des Gaules, avait une maison de campagne, appelée Trévidon, située sur les montagnes des Cévennes, les uns disent sur la frontière du Rouergue et du Gévaudan, les autres à la droite de la rivière du Tarn.
C’est là qu’il se retira en 470, pour ne pas être soumis aux Wisigoths; ce lieu faisait partie de l’Aquitaine première.
Un de ses descendants, St Ferréol, évêque d’Usés vers 580, fonda un monastère remarquable dans sa ville épiscopale sous le vocable de St Ferréol martyr, son patron. Comme ce prélat avait des terres dans notre contrée, il n’y a rien d’étonnant que quelques prieurés aient été établis sur ces terres en l’honneur du même saint et St Hippolyte son compagnon.

Dom Romain Banquet:
Que savez-vous sur le blason de Dourgne?

Théophile Azemar:
La communauté de Dourgne est très ancienne, et qui dit communauté, dit paroisse avant la laïcisation, fruit des idées modernes.
Monseigneur St Pierre, comme on disait autrefois, était le chef de la paroisse. Les clefs sont donc devenues les armes de la ville.

Dom Romain Banquet:
Et pour les trois croix ? (... il semblerait, ici, que trois croix auraient pu figurer à une certaine époque sur le blason.)

Théophile Azemar:
Je me trouve en face de deux versions:

- il est certain que Raymond, seigneur de Dourgne, donne ses biens au comte de Toulouse, les trois croix peuvent donc bien être les croix du blason de Toulouse. Je trouve sous Louis XIV un autre blason de Dourgne où les trois croix sont remplacées par trois fleurs de lys.
On sait que le grand roi cherchait à faire disparaître tous les vestiges des provinces.

- d’autre part, pendant tout le Moyen Age et jusqu’au règne de Louis XV, Dourgne et Arfons n’ont fait qu’une seule et même communauté, la paroisse de Dourgne avait pour armes les clefs de St Pierre, renversées par modestie, Arfons les croix de sa commanderie de St Jean de Jérusalem. Le blason de Dourgne aurait pu être un composé des deux.

Dom Romain Banquet:
Que pouvez-vous nous dire sur le culte constitutionnel à Dourgne ?

Théophile Azemar:
Dourgne fut très mauvais pendant ce temps, son curé jura la Constitution, il s’appelait ESPIGAT, il se maria puis divorça. Il mourut épicier à la Rivière dans des sentiments de repentir et un de ses enfants, une fille, fut un modèle de piété.
Le vicaire, l’abbé PHALIPOU et l’abbé MONTAGNE, prêtèrent aussi serment, mais il parait qu’ils le firent induits par erreur, aussi protestèrent-ils contre ce qu’ils avaient fait et obtinrent-ils la rémission de leur erreur.
Toutefois, comme ils avaient juré, ils ne furent pas bannis et ils administrèrent les sacrements pendant la Terreur au risque de leur vie.
L’abbé Phalipou, allant porter le Bon Dieu du coté d’en Séguier, fut poursuivi par le vieux SAUSSOL et par un CARLES; il resta toute une nuit dans la mare des « abcuradous », située près de la ferme d’en Galis.
Pendant ce temps, l’abbé GLEIZES, enfant de Dourgne et curé de Lempaut, refusa le serment et émigra. Un étranger, le père CAPIN, bénédictin de la Daurade de Toulouse, caché dans une cave, administrait les sacrements, jusqu’au moment où, étant découvert, il partit pour aller se cacher du coté de la Prade. C’est là, que les gens restés fidèles, allaient entendre la messe les dimanches.
S’ils étaient découverts, ils allaient piler du salpêtre, pour la République pendant cinq jours, dans l’église de St Stapin.
Dourgne avait alors un maire, bon mais très opportuniste, M. FOURNIS, rouge écarlate. Avec le fameux CHABOT, ils brûlèrent nos archives. Il devint bonapartiste avec le premier consul, fit planter sous la Restauration les buis fleurdelisés qui ornent le jardin de M. ABRIAL. Ce maire n’était pas méchant pour les personnes, il sauvegarda bien des gens contre les crimes révolutionnaires.

Dom Romain Banquet:
Sur les réouvertures des églises ?

Théophile Azemar:
Elle fut très rapide, le maire s’étant mis à la tête du mouvement. La première fête qui se fit fut celle de St Stapin, malgré le Concordat, elle eut lieue toujours le 6 août, même en 1830.

Archives paroissiale Dourgne.