vendredi 19 décembre 2008

Du Plô de Grave à la Gare


Tout le quartier du Plô de Grave pose devant le photographe de rue, nous sommes au début de la Grande Guerre ; devant le tailleur Daydé et un dépôt des établissement Raucoules on reconnaît quelques personnages : près de la ferme, au deuxième plan, Alfred Lagarde (13 ou 14 ans) tient sur sa bicyclette sa jeune sœur Elise, sa deuxième sœur, Yvonne, est au premier plan.
Au fond à côté de Marie Lagarde (les mains croisées sur le tablier), on pourrait rencontrer la Fédo, de Fondouce, l’Aliet (il aimait l’ail sur le pain) ou en Toui-toui qui avait volé une oie à sa mère (toui-toui-toui... disait-elle pour les appeler) et combien encore tous affublés d’un sobriquet bien dourgnol, comme une seconde peau.

Jusque vers 1950, les gens des campagnes ne se désignent que par leur sobriquet. Le nom d’état civil n’existe que pour les usages extérieurs: le conseil de révision, les sacrements de l’Eglise, les papiers officiels, les abonnements, les factures. Ce deuxième nom, en patois généralement, désigne les individus, les familles, les maisons. Souvent sympathique, parfois comique, un peu moqueur et rarement méchant, il désigne aussi bien les hommes que les femmes.

Du plô de Grave à la gare, il n'y avait qu'un pas à faire ou cinq minutes de ce même pas depuis la maison de mes grands-parents, moi, il m'aura fallu attendre plus de 30 ans pour enfin trouver la carte postale de la Gare de Dourgne. Bonheur immense pour le collectionneur que je suis. Merci le web...
Quelques mots sur la gare de Dourgne:

Elle était donc située près du hameau de Fondouce sur la ligne de Castres à Revel au kilomètre 20,464 après la gare de Castres Midi, entre les stations de Massaguel et St Amancet.
Son Chef de Gare était M. Bartou, secondé par son épouse et deux employés.
800 mètres avant se trouvait le poste de La Rivière. C’était un arrêt facultatif (H.A.F.), comme l’était 2 km plus loin le poste de La Magdelaine (A.F.).
La voie ferrée entrait dans la commune de Dourgne en sautant le ruisseau de Las Combes puis coupait la route de Massaguel par deux fois avant d’arriver à La Rivière.
Elle sautait le Taurou en même temps que la route de Castres au lieu dit du Pont de Mme de Limeyrac, passait sous le Plô de Grave et arrivait à la gare proprement dite.
Après avoir suivi sur quelques centaines de mètres la route de Sorèze, la voie passait près des fermes d’En Melzic, d’En Barrau et arrivait dans la commune de St Amancet, à la halte de La Magdelaine.
Le bâtiment de la gare comprenait un logement de quatre pièces, un cellier, des toilettes extérieures, le bâtiment des voyageurs, celui des marchandises et le quai.
Le 25 février 1950 était signé entre le maire de Dourgne, M. Rastoul, et M. Valentin, ingénieur des travaux publics, le procès verbal de remise à disposition concernant la gare et le terrain.
Quelques années plus tard l’abattoir municipal remplaçait, avec beaucoup moins de poésie, le petit train-train des voyageurs.

Renseignements tirés du livre de Pierre GACHES, « Le Petit train de Castres à Toulouse et Revel » et A.M.D.

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