dimanche 1 février 2009

La brigade de gendarmerie de Dourgne


Le 21 juillet 1851, une lettre provenant de la sous-préfecture de Castres et adressée à M. le maire de Dourgne (Guillaume SAUSSOL) disait ceci:

« Monsieur le Maire

M. le Préfet me fait savoir que pendant la tournée du conseil de révision il a visité plusieurs casernes de gendarmerie et qu’il a constaté que celle de votre commune est située dans la mairie où se trouve aussi la justice de paix; que le Maréchal Des Logis a un logement séparé de celui des gendarmes, de sorte que le public étant admis dans la mairie, les mouvements de la brigade pourraient être paralysés.
Il importe, dit ce magistrat de faire cesser ces inconvénients avant l’expiration de l’année 1852, et de les signaler à l’attention du propriétaire afin qu’il fasse avant l’expiration du ternaire les réparations que l’intérêt du service réclame s’il désire que l’administration y maintienne la brigade.
La commune étant propriétaire de ce local, je vous invite à réunir extraordinairement votre conseil municipal, afin de lui faire part des observations qui précèdent; de l’engager à prendre les mesures convenables pour que les inconvénients signalés par M. le Préfet cessent dans le plus bref délai possible, et de lui proposer de voter les fonds nécessaires à cet effet;

Vous voudrez bien m’adresser une expédition de la délibération qui sera prise.

Recevez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération distinguée. »

Signé: le sous-préfet de Castres.

Il est assez difficile de savoir avec précision si toutes les remarques faites par le préfet ont été prises en compte. Seul un devis établi par l’architecte M. OULMIERE le 20 octobre 1852 fait état de la construction d’une porte à l’entrée de la venelle qui servira provisoirement de passage pour se rendre à la mairie.
Ce devis s’élevait à la somme de 2700 francs et sera approuvé par le Maire et le Conseil Municipal.
Une autre lettre datée du 3 novembre 1855, provenant toujours de la sous-préfecture et toujours adressée à M. le Maire disait encore ceci:

« Monsieur le Maire,

Le bail à ferme du bâtiment affermé par votre commune au département pour le logement de votre brigade de gendarmerie expire le 31 décembre 1855.
M. le Préfet est disposé à le renouveler, mais la commune doit réaliser les promesses qu’elle a faite. Les transformations sont détaillées dans la lettre de M. le Capitaine de gendarmerie que j’ai l’honneur de vous communiquer ci-joint.
Veuillez bien mettre cette lettre sous les yeux de votre conseil municipal dans sa session de novembre et au vu de la demande de M. le Capitaine, faire dresser un inventaire des réparations, et provoquer, dans une nouvelle session le vote des fonds nécessaires pour leur exécution.

Dans le dernier cas, vous m’adresserez une copie du projet et deux expéditions de la délibération qui sera prise, et vous me retournerez la lettre de M. le Capitaine.
Si le conseil n’acquiesçait pas à la demande de cet officier, il devrait motiver son refus par une délibération dont vous m’enverriez une expédition en me retournant toujours la lettre ci-jointe.

Agréez, M. le Maire, l’assurance de ma considération très distinguée. »

Nous voici arrivé le 6 mars 1856, les réparations demandées ont été (enfin) effectuées. M. Louis ABRIAL, nouveau maire du village, signe donc avec M. Henri GARNIER, sous-préfet de Castres, et le Capitaine de KERMAINGUY, le bail concernant la location de la maison abritant la brigade de gendarmerie à cheval.

Ce bail, très intéressant, nous décrit avec précision cette gendarmerie:

« Le Sieur ABRIAL, en sa qualité de maire, donne au département, par bail à loyer de trois, dix ou neuf années consécutives, une maison dont la dite commune est seule propriétaire, pour le casernement, de la brigade de gendarmerie à cheval de cette résidence, laquelle maison est située à Dourgne, sur le chemin qui partant de cette ville, va aboutir à la Montagnarié.

Ce bâtiment est en forme d’hôtel, un portail en fer en ferme la cour qui est assez spacieuse; à gauche en entrant dans la cour, se trouve une fontaine qui fournit en abondance et à volonté une eau de la meilleure qualité.
A droite au couchant est placée l’écurie où toute la brigade peut loger ses chevaux. Au dessus de l’écurie sont situés les magasins à foin et à avoine.
Joignant l’écurie, et au midi le logement d’un gendarme se compose d’une vaste cuisine et de deux petites chambres dont une plafonnée, et d’une petite décharge au bout de l’allée en entrant; le tout est placé au rez de chaussé.


A suivre...